Le leader de l'Église d'Angleterre admet qu'elle a aidé à cacher les agressions sexuelles de garçons et de jeunes hommes par un de ses anciens évêques.

L'archevêque de Canterbury, Justin Welby, a fait cette révélation jeudi, au moment où l'Église d'Angleterre publiait un rapport détaillant comment elle a géré le dossier de l'ancien évêque Peter Ball, qui a été incarcéré en 2015 après avoir été reconnu coupable de différents crimes, et notamment de deux chefs d'agression sexuelle. Celui qui a admis avoir agressé 18 jeunes hommes a été libéré après avoir purgé 16 mois de prison.

M. Welby a dit que le document est «très difficile à lire» et que l'Église n'a pas aidé ceux qui ont été assez braves pour dénoncer la situation. Il a présenté ses excuses aux victimes.

Le rapport explique que le comportement de Ball a «causé des torts importants à long terme aux vies de plusieurs hommes» et que «l'Église, aux plus hauts niveaux et pendant plusieurs années, a manqué de sagesse en l'appuyant».

Peter Ball avait été arrêté en 1992 alors qu'il était soupçonné d'agression, puis a été libéré sous caution. Il a pris sa retraite comme évêque de Gloucester, mais a continué de travailler dans des églises et des écoles pendant plus d'une décennie.

Le rapport indique que George Carey, qui était alors à la tête de l'Église d'Angleterre, croyait que Peter Ball était innocent et a joué un rôle dans le retour de celui-ci dans l'église.

Les leaders religieux ont également omis de remettre à la police des lettres qui soulevaient des doutes quant aux comportements de Peter Ball, soulève le rapport, ce qui donne l'impression qu'ils ont tenté d'étouffer l'affaire.

«L'Église a choisi de comploter et de cacher plutôt que de chercher à aider ceux qui ont été assez courageux pour dénoncer», a déploré l'archevêque Welby.

«C'est un comportement inexcusable et choquant», a-t-il affirmé.