Le Parlement européen a levé mercredi l'immunité de deux élus du parti d'extrême droite français Front national, dont Jean-Marie Le Pen, à la demande de la justice en France qui souhaite les poursuivre.

Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national dirigé par sa fille Marine, est mis en cause pour avoir déclaré en août 2009, que «90 % des faits divers ont à leur origine soit un immigré, soit une personne d'origine immigrée». De ce fait, il est visé par une information judiciaire ouverte pour «diffamation publique» à caractère raciste.

Une autre élue du FN, Mylène Troszczynski, est quant à elle poursuivie pour «diffamation publique» à caractère raciste et «provocation à la haine ou à la violence» raciste, pour avoir diffusé sur Twitter, en septembre 2015, une photo de femmes intégralement voilées devant une caisse d'allocations familiales, photo qui s'est avérée par la suite un montage.

Les eurodéputés ont estimé n'avoir aucune raison de soupçonner que les procédures judiciaires françaises soient motivées par une volonté d'entraver l'exercice du mandat des deux élus concernés et ont donc approuvé la levée de leur immunité dans un vote à main levée.

Jeudi, le Parlement européen doit se pencher sur une autre demande de levée d'immunité parlementaire, concernant cette fois Marine Le Pen, vaincue au second tour de l'élection présidentielle en mai par le centriste Emmanuel Macron.

Mme le Pen est accusée de diffamation par le maire de droite de Nice Christian Estrosi. Elle avait affirmé en mai 2015 qu'il finançait l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, issue des Frères musulmans), qui fédère 250 associations et défend un islam conservateur.

«On va enfin pouvoir faire le procès de tous ces élus qui frayent avec les organisations fondamentalistes islamistes !», a réagi sur Twitter Marine Le Pen, mardi, après qu'il eut été annoncé que son cas serait soumis à la plénière du Parlement cette semaine.

La justice française a également demandé, en avril, la levée de l'immunité de Mme Le Pen dans l'enquête sur le caractère potentiellement fictif des emplois de certains assistants parlementaires européens du FN. La demande est en cours d'étude en application de la procédure habituelle.