La Maison-Blanche a décoché un nouveau coup à la Russie, en affirmant avoir obtenu des informations crédibles selon lesquelles Moscou a apporté son soutien à un coup d'État avorté au Monténégro en octobre dernier.

Un haut responsable de l'administration américaine a attribué à Moscou la responsabilité de ce projet de coup d'État, qui aurait été programmé le jour des législatives le 16 octobre.

Cette déclaration est intervenue au moment même où le secrétaire d'État américain Rex Tillerson rencontrait à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov pour des pourparlers cruciaux sur le conflit syrien. Et juste avant l'annonce de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine.

«Nous sommes très préoccupés au sujet de l'interférence russe dans les élections d'octobre au Monténégro», a indiqué le responsable, sous couvert d'anonymat, évoquant «des informations crédibles sur un soutien russe à une tentative d'attaque contre le gouvernement le jour du scrutin».

Portée depuis février par la justice monténégrine, cette accusation est réfutée par Moscou comme par le parti d'opposition prorusse du Front démocratique (FD), dont les responsables sont suspectés.

Figurant parmi les quelque 25 personnes accusées par le parquet, l'un des deux patrons de ce mouvement, Andrija Mandic, farouche opposant de la prochaine adhésion de son pays à l'OTAN, avait dénoncé dans un entretien à l'AFP en mars, «un procès politique monté de toutes pièces» et un «coup d'État inventé».

Le président américain Donald Trump a justement donné mardi son feu vert à cette perspective d'adhésion, ouvrant la voie à l'entrée du petit pays des Balkans dans l'Alliance, considérée par la Russie comme une provocation.

Et M. Trump doit recevoir mercredi à la Maison-Blanche le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

Après avoir émaillé sa campagne électorale de louanges de M. Poutine, le président américain semble avoir modifié ses positions à l'égard de la Russie, condamnant récemment son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad.

Cette évolution se produit alors que les interrogations enflent au sujet d'une possible collusion entre l'entourage de M. Trump pendant sa campagne et le gouvernement russe. Plusieurs enquêtes sont en cours à ce sujet aux États-Unis.

Contesté par une partie importante de la population du Monténégro, majoritairement slave et orthodoxe, le choix de l'ancien Premier ministre Milo Djukanovic d'intégrer l'OTAN, avait entraîné de violentes manifestations en 2015.

Beaucoup redoutent qu'elles ne reprennent quand le Parlement se réunira prochainement pour ratifier l'adhésion.

Parmi les accusés, une dizaine ont été condamnés à quelques mois de prison en vertu d'un accord négocié avec la justice. Evoquant un dossier «plein de contradictions», l'avocat monténégrin Branislav Lutovac s'était étonné début mars de ces «peines légères pour les crimes sérieux dont ils ont été inculpés».