Le général croate Ante Gotovina, qui avait été acquitté par la justice internationale, est de nouveau confronté à des accusations de crimes lors des guerres balkaniques des années 1990, selon les médias bosniens et une source policière.

La police des Serbes de Bosnie a saisi le parquet national de ce pays en vue d'éventuelles poursuites pour des crimes de guerre et contre l'humanité qui auraient été commis durant les guerres dans les Balkans, selon ces sources.

En 2012, Ante Gotovina, un ancien de la Légion étrangère française, avait été acquitté en appel par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Il avait été arrêté en 2005 aux Canaries, en Espagne, après quatre ans de cavale, et condamné en première instance à 24 ans de prison pour le meurtre de 324 Serbes de Croatie et l'exode forcé de 90 000 autres lors de la contre-offensive «Tempête», à la fin de la guerre d'indépendance de la Croatie (1991-95).

Après son acquittement en appel, il avait reçu un accueil triomphal en Croatie. Il s'est depuis retiré de la politique, devenant un homme d'affaires prospère.

Selon Jovana Cvijetic, porte-parole de la police dans la ville bosnienne de Trebinje (sud), des poursuites ont été engagées «pour crimes de guerre contre des civils, et contre l'humanité», contre un homme désigné par ses initiales A.G.

Les médias locaux ont précisé qu'il s'agissait d'Ante Gotovina, 61 ans.

Ces crimes auraient été commis en 1992 dans la région de Livno, près de la frontière entre la Croatie et la Bosnie, a indiqué à l'AFP Jovana Cvijetic, sans plus de détails.

Citée par l'agence serbe Beta (indépendante), une association d'anciens détenus de Trebinje a indiqué que plusieurs de ses membres étaient prêts à témoigner contre Gotovina.

Certains «ont été directement torturés par Gotovina», «nous ferons tout notre possible pour que cette fois la justice passe», a déclaré le président de l'association Vukan Kovac.

L'éclatement de la Yougoslavie a entraîné une série de conflits, qui ont fait 130 000 morts dans les années 1990, dont 100 000 pendant la seule guerre de Bosnie (1992-95).