La Russie a appelé mardi les États-Unis à une «coopération constructive» et pas à la «confrontation», juste avant l'arrivée à Moscou de Rex Tillerson pour sa toute première visite en tant que secrétaire d'État américain.

La diplomatie russe a indiqué dans un communiqué espérer des «négociations productives» avec M. Tillerson.

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a atterri mardi à Moscou pour sa première visite officielle en Russie depuis son entrée en fonction, qui devrait être dominée par les désaccords entre les deux pays sur la Syrie.

M. Tillerson doit notamment rencontrer mercredi, au cours de cette visite de deux jours, son homologue russe Sergueï Lavrov. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a en revanche affirmé mardi matin ne pas pouvoir confirmer si une rencontre avec le président Vladimir Poutine était à l'agenda.

Le secrétaire d'État est arrivé à 16 h 34 (9 h 34 Heure de l'Est) à l'aéroport Vnoukovo de Moscou.

Avant de se rendre en Russie, M. Tillerson a affirmé devant ses homologues des pays du G7 réunis en Toscane que Moscou devrait revoir son alliance avec le président syrien Bachar al-Assad après une attaque chimique présumée dont les Occidentaux lui imputent la responsabilité.

«Est-ce une alliance à long terme qui sert les intérêts russes, ou la Russie préférait-elle se réaligner avec les États-Unis et les autres pays occidentaux et du Moyen-Orient qui cherchent à résoudre la crise syrienne?», a déclaré M. Tillerson.

La diplomatie russe a de son côté indiqué quelques heures avant son arrivée espérer des «négociations productives» avec le secrétaire d'État, disant rechercher une «coopération constructive» et non une «confrontation» avec les États-Unis.

Outre le conflit en Syrie, M. Tillerson doit évoquer avec M. Lavrov la crise ukrainienne, ainsi que la lutte antiterroriste, la Libye, le Yémen, l'Afghanistan et la Corée du Nord, selon la diplomatie russe.

Une rencontre avec Poutine incertaine

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a en revanche affirmé mardi matin ne pas pouvoir confirmer si une rencontre avec le président Vladimir Poutine était à l'agenda.

«Nous ne cherchons pas la confrontation, mais une coopération constructive. Nous espérons que c'est également ce que souhaitent les États-Unis», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

«C'est pourquoi lors des négociations à venir, nous voulons en priorité comprendre dans quelle mesure les États-Unis ont conscience de la nécessité de stabiliser et normaliser nos relations», poursuit le ministère.

La Russie, qui traverse dans ses relations avec les États-Unis «la période la plus difficile depuis la fin de la Guerre froide», dit être «ouverte au dialogue le plus franc possible».

La visite de M. Tillerson à Moscou intervient après la frappe américaine contre une base aérienne syrienne dans la nuit du 6 au 7 avril, ordonnée en réponse à une attaque chimique imputée au régime de Damas qui avait fait 87 morts deux jours auparavant à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie.

La Russie, qui dément la responsabilité de Damas dans l'attaque chimique présumée, a dénoncé la frappe américaine comme une «agression contre un État souverain». Elle appelle à la mise en place d'une enquête internationale «objective et impartiale» sur ce qu'il s'est passé à Khan Cheikhoun.

Moscou souhaite également que Washington prenne part à une rencontre internationale sur l'Afghanistan prévue le 14 avril dans la capitale russe, et fasse pression sur les autorités ukrainiennes pour qu'elles «appliquent strictement leurs engagements» prévus par les accords de paix de Minsk.