La Russie s'en est prise avec virulence à la Grande-Bretagne dimanche, après l'annonce de l'annulation de la visite prévue à Moscou du ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson en raison «des développements en Syrie».

Cette annulation «confirme encore une fois nos doutes quant à la valeur ajoutée d'un dialogue avec les Britanniques, qui n'ont pas de position propre sur la plupart des grandes questions actuelles, et pas d'influence réelle sur le déroulement des événements, se tenant dans l'ombre de leurs partenaires stratégiques», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Nous ne pensons pas avoir plus besoin du dialogue avec Londres qu'ils n'ont besoin» du dialogue avec la Russie, ajoute le communiqué.

Celui-ci estime encore que cela montre «une mauvaise compréhension ou une ignorance de ce qui se passe en Syrie et des efforts de la Russie pour résoudre la crise».

M. Johnson avait annoncé samedi qu'il annulait sa visite en Russie prévue lundi en raison «des développements en Syrie qui ont changé fondamentalement la situation».

L'annulation de sa visite est intervenue après les frappes américaines contre une base de l'armée syrienne, en riposte à une attaque chimique présumée du régime contre une ville rebelle du nord-ouest du pays.

Londres a annoncé vendredi «soutenir pleinement l'action des États-Unis» en Syrie.

«Ma priorité est maintenant de poursuivre le contact avec les États-Unis et d'autres à l'approche du sommet du G7 des 10 et 11 avril afin d'organiser un soutien international coordonné à un cessez-le-feu sur le terrain et d'intensifier le processus politique», avait indiqué M. Johnson dans un communiqué.

«J'ai parlé de ces projets en détail avec le secrétaire d'État (américain Rex) Tillerson. Il va se rendre à Moscou comme prévu et, après la rencontre du G7, pourra faire passer ce message clair et coordonné aux Russes», a-t-il ajouté.