Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a annoncé samedi annuler sa visite en Russie prévue lundi en raison «des développements en Syrie qui ont changé fondamentalement la situation».

«Ma priorité est maintenant de poursuivre le contact avec les États-Unis et d'autres à l'approche du sommet du G7 des 10 et 11 avril afin d'organiser un soutien international coordonné à un cessez-le-feu sur le terrain et d'intensifier le processus politique», a-t-il indiqué dans un communiqué.

«J'ai parlé de ces projets en détail avec le secrétaire d'État (américain) Tillerson. Il va se rendre à Moscou comme prévu et, après la rencontre du G7, pourra faire passer ce message clair et coordonné aux Russes», a-t-il ajouté.

«Nous déplorons la défense continue par la Russie du régime d'Assad, même après l'attaque aux armes chimiques contre des civils innocents», a poursuivi le ministre, appelant «la Russie à faire tout ce qui est possible pour qu'un règlement politique ait lieu en Syrie et pour travailler avec le reste de la communauté internationale afin de s'assurer que les événements choquants de la semaine dernière n'aient plus jamais lieu».

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a jugé «absurde» l'annulation de cette visite, regrettant le manque de «stabilité et cohérence de la politique étrangère» des diplomaties occidentales.

«J'ai l'impression que nos collègues occidentaux vivent dans une sorte de réalité qui leur est propre dans laquelle ils essaient d'abord de construire des projets collectifs qu'ils modifient ensuite de leur propre chef en inventant des raisons absurdes», a-t-elle déclaré, citée par les agences de presse russes.

Réagissant à une attaque chimique présumée imputée au régime syrien qui a fait 87 morts mardi dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun, au nord-ouest de la Syrie, les États-Unis ont tiré tôt vendredi 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base d'Al-Chaayrate depuis deux navires américains en Méditerranée.

Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays est avec l'Iran le principal allié du président syrien Bachar al-Assad, a dit considérer les frappes américaines comme une «agression contre un État souverain».

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé que les actions de Washington étaient en «totale contradiction avec le droit international» et «à la limite de la confrontation militaire avec la Russie».

Londres a annoncé vendredi «soutenir pleinement l'action des États-Unis» en Syrie.