La police russe a arrêté plusieurs dizaines de manifestants d'opposition qui avaient tenté de défiler dimanche à Moscou, une semaine après l'interpellation de centaines de personnes lors d'un rassemblement de milliers d'opposants.

«À Moscou, 31 personnes ont été arrêtées pour troubles à l'ordre public», lors d'une manifestation non autorisée, a déclaré le ministère de l'Intérieur russe dans un communiqué.

Selon l'organisation OVD-Info, spécialisée dans la surveillance des manifestations, ce sont au moins 56 personnes qui ont été interpellées, dont au moins quatre mineurs.

Plusieurs des personnes arrêtées, parmi lesquelles l'opposant Ildar Dadine, libéré fin février après quinze mois de camp pour des manifestations non autorisées, avaient voulu manifester séparément, a-t-elle affirmé.

Coordonnée via des réseaux sociaux, la manifestation avait commencé à 6h30 HE, ses participants défilant sur la rue Tverskaïa, une des principales artères de Moscou, au coeur de la capitale.

Ses organisateurs restent toutefois mystérieux: aucune figure de l'opposition n'y a participé et des messages sur Facebook ont lié le rassemblement à un groupe nationaliste peu connu.

Parmi les manifestants interpellés figure notamment Pavel Diatlov, 16 ans, qui est devenu un symbole de la protestation des jeunes en Russie après avoir été pris en photo lors du rassemblement de l'opposition la semaine dernière au moment où il grimpait sur un lampadaire.

Peu avant son arrestation, Pavel Diatlov a raconté à l'AFP s'être rendu à la manifestation après en avoir appris sur les réseaux sociaux.

«Nous marchions simplement. Nous nous dirigions vers la place Rouge et la police à commencer à nous repousser», a-t-il assuré, précisant que la manifestation avait pour objectif d'«appeler à la démission du gouvernement et à une élection présidentielle anticipée».

Une autre militante, Natalia Ponomarenko, 70 ans, venue de la région de Moscou, a confié qu'elle avait aussi participé à la précédente manifestation le 26 mars.

«Le plan était juste de marcher», a-t-elle dit.

L'opposant russe numéro un, Alexeï Navalny, qui purge une peine de 15 jours de prison pour ne pas avoir obéi à la police lors de la manifestation le 26 mars, organisée à son appel, a cependant nié tout lien avec ces nouvelles protestations.

«Il n'en sait absolument rien», a affirmé sa porte-parole Kira Iarmych dans un message sur Twitter.

Des manifestations similaires, pourtant autorisées par le pouvoir local, ont réuni dimanche 400 personnes à Novossibirsk (Sibérie occidentale), 650 personnes à Samara (Volga) et 250 personnes à Astrakhan (sud), selon le ministère russe de l'Intérieur.

À Saint-Pétersbourg (nord-ouest), un manifestant a été arrêté lors d'un rassemblement non autorisé, selon la même source.

Plus d'un millier de personnes avaient été arrêtées le 26 mars à Moscou lors des rassemblements de l'opposition pour la plupart interdits par les autorités, qui avaient réuni des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.