Les avocats de l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, qui devrait être jugé en novembre par la justice internationale, ont demandé sa libération provisoire en raison d'une maladie qui pourrait avoir des «complications fatales».

«L'état de santé actuel de M. Mladic demande des soins et traitements médicaux constants et compliqués», a indiqué la défense dans un document publié mardi, ajoutant que sa détention pourrait aggraver son état physique et mental.

L'ambassade de Russie «a accepté d'accueillir M. Mladic pour le traitement requis (...) et garantit son retour au moment approprié» au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), a ajouté la défense, assurant qu'il ne présente aucun danger pour les victimes et témoins du procès.

Celui qui était autrefois surnommé le «boucher des Balkans», âgé aujourd'hui de 75 ans, est accusé devant le TPIY d'avoir entrepris le «nettoyage ethnique» d'une partie de la Bosnie en vue de créer un État serbe ethniquement pur lors de la guerre de Bosnie (1992-1995).

Inculpé en juillet 1995, après cette guerre qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés, il avait été arrêté en mai 2011.

Son jugement est attendu d'ici fin novembre après que le procureur a requis la perpétuité à son encontre en décembre dernier. Au terme de procédures entamées en 2012, la défense avait, quant à elle, à nouveau plaidé son acquittement de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Selon des experts médicaux russes, cités dans le document, M. Mladic a connu plusieurs accidents vasculaires cérébraux transitoires qui ont provoqué la détérioration de son système nerveux et souffre de maux de têtes et d'une détérioration de sa santé mentale.

Cet état de santé «rend l'accusé de mauvaise humeur, morose et nerveux et le pousse à avoir d'occasionnelles crises verbales agressives, ce que le tribunal n'a pas compris et a puni», d'après un médecin.

Lors de son procès en décembre, Ratko Mladic était apparu l'air maussade et agité et a été réprimandé à plusieurs reprises par le président du tribunal.