Les policiers enquêtant sur la fusillade survenue dans un lycée en France ont interpellé vendredi des frères jumeaux, dont un ami du tireur, et continuaient d'interroger l'auteur présumé des coups de feu, qui s'est procuré ses armes dans sa famille.

Le tireur, un adolescent de 16 ans apparemment motivé par les mauvaises relations qu'il entretenait avec d'autres élèves, a ouvert le feu jeudi dans son lycée de Grasse (sud-est).

La fusillade a fait 14 blessés légers - par les tirs ou indirectement -, dont le proviseur de l'établissement, qui s'est interposé.

Le lycéen a été interpellé sans opposer de résistance et a «commencé à parler» en garde à vue, selon une source proche de l'enquête.

L'un de ses proches, activement recherché depuis jeudi, a été arrêté à 25 kilomètres de Grasse. Son frère jumeau avait été placé en garde à vue quelques heures plus tôt, dans le cadre de l'enquête ouverte pour «tentatives d'assassinats».

Les investigations ont permis d'avancer sur l'un des points clé de l'affaire: comment cet adolescent, fils d'un élu municipal de droite, apparemment fasciné par la violence, a-t-il pu se procurer ses armes? «Le revolver était chez le grand-père» et le fusil chez ses parents, a expliqué une autre source à l'AFP.

Jeudi, la procureure de Grasse Fabienne Atzori avait exclu tout lien «avec une entreprise terroriste» et expliqué que les motivations de l'auteur de la fusillade semblaient «liées aux mauvaises relations qu'il entretiendrait avec d'autres élèves» de l'établissement.

«Fasciné par les armes»

«Il s'agit visiblement de l'acte fou d'un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu», a déclaré jeudi la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem, précisant que ce dernier «cherchait un ou des élèves en particulier», d'après les témoins de la fusillade.

Des armes de poing et des grenades à plâtre ont été découvertes sur le jeune tireur, et un engin explosif artisanal, dont la dangerosité n'a pas été précisée, a été retrouvé dans son sac à dos.

L'adolescent était inconnu des services de police.

Sur des comptes Facebook, Twitter et YouTube correspondant à son nom, figurent de nombreuses photos et vidéos morbides, dont des images de la tuerie de Columbine, qui avait fait 15 morts, dont ses deux auteurs, dans un lycée américain en 1999.

Aux abords du lycée vendredi, l'émotion était toujours vive, et beaucoup se repassaient le film des événements. «On était en commentaire de français», relate Nans, 15 ans. Le tireur «a levé son arme, un pistolet, après il est parti, on croyait que c'était une blague ou un exercice, pas qu'il y avait un danger. Quelques minutes après, on a entendu deux coups de feu», raconte ce lycéen.

«J'ai toujours les images dans la tête, surtout l'évacuation, c'était choquant», confirme Chloé, élève en seconde, 15 ans, encore bouleversée par le sang qu'elle a vu «sur les marches du lycée» et l'intervention des forces de l'ordre: «Ils nous ont dit «mains en l'air» et ils gueulaient quand on les baissait».

Trois adolescents et le proviseur du lycée étaient toujours hospitalisés vendredi.