La première ministre britannique Theresa May a estimé jeudi que, Brexit oblige, ce n'était «pas le bon moment» pour la tenue d'un référendum d'indépendance en Écosse, réclamé par la première ministre écossaise Nicola Sturgeon.

«Ce n'est pas le bon moment», a-t-elle dit dans une interview à la BBC en réponse au projet de Mme Sturgeon de tenir un tel référendum fin 2018 ou début 2019. Mme May s'apprête à déclencher le Brexit avant la fin du mois.

«Toute notre énergie doit être concentrée sur les négociations avec l'Union européenne afin de garantir que nous obtenions le meilleur accord possible pour l'ensemble du Royaume-Uni», a ajouté Mme May.

La demande de référendum doit recevoir l'accord du gouvernement britannique et faire l'objet d'un vote au Parlement de Westminster.

La volonté de Nicola Sturgeon d'organiser un nouveau référendum d'indépendance d'ici deux ans risque de fait d'affaiblir Theresa May dans les négociations sur le Brexit et menace la cohésion du Royaume.

Mme Sturgeon a justifié sa demande de référendum par «le mur d'intransigeance» opposé par le gouvernement britannique aux demandes des Écossais concernant le Brexit, alors qu'ils veulent notamment rester dans le marché unique européen.

Or Mme May souhaite un Brexit clair et net impliquant la sortie du marché unique afin de pouvoir reprendre le contrôle de l'immigration

L'Écosse a voté à 62 % pour le maintien dans l'UE lors du référendum du 23 juin qui a décidé avec 52 % des voix le divorce avec l'UE.

Le pourcentage d'Écossais favorables à l'indépendance est toujours minoritaire, mais à un plus haut historique: 46 % selon une étude ScotCen publiée mercredi.

La reine Élisabeth II a donné jeudi son assentiment à la loi autorisant Theresa May à déclencher la procédure du Brexit.

La signature de la monarque, une formalité après le feu vert du parlement lundi, signifie que Mme May est désormais libre de déclencher à tout moment la procédure de divorce avec l'Union européenne, préalable à deux ans de négociations.

Mme May a annoncé mardi qu'elle allait envoyer d'ici la fin mars une lettre au Conseil européen l'informant de la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE, conformément au résultat du référendum du 23 juin 2016.

«Je reviendrai devant cette chambre avant la fin du mois pour notifier ma décision une fois que j'aurai déclenché formellement l'article 50» du traité de Lisbonne, a-t-elle dit au parlement, sans donner de date précise.

Une fois l'article 50 activé, le Royaume-Uni et l'UE disposeront de deux années pour boucler les négociations de sortie.