Le décret anti-immigrés du président américain Donald Trump est «une erreur et sème la discorde», a déclaré mercredi aux députés britanniques la première ministre Theresa May, qui espère clore une séquence politique très délicate pour elle.

Interrogée sur son absence immédiate de réaction après la publication du décret vendredi soir, Mme May a affirmé que son gouvernement jugeait «clairement que le décret introduit par le président Trump est une erreur».

«Nous pensons qu'il sème la discorde et que c'est une erreur», a-t-elle insisté.

Mme May, pressée samedi par les journalistes qui la suivait dans son déplacement à Ankara à réagir, avait dans un premier temps refusé de condamner le décret américain.

Face aux critiques qui ont suivi, Downing Street avait fini par publier dans la nuit de samedi à dimanche un communiqué affirmant que Mme May n'était «pas d'accord» avec l'approche de M. Trump.

Lundi, son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson avait déclaré devant le parlement qu'il considérait le décret anti-immigration comme une «erreur», mais souligné aussi «l'importance cruciale» des liens entre Londres et Washington.

Alors que son propre camp conservateur l'a accusée de «se courber» devant M. Trump, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi soir à Londres et à travers le pays pour «dénoncer le racisme» du président américain.

Une pétition réclamant que la visite d'État du milliardaire, prévue cette année, soit revue au rang de simple visite officielle a recueilli près de 1,8 million de signatures.