«Non au racisme!»: des dizaines de milliers de personnes, selon une source policière, ont manifesté lundi à Londres contre le décret anti-immigration du président américain Donald Trump, dénonçant aussi le retard mis par la première ministre britannique à le critiquer.

Les manifestants se sont rassemblés en fin d'après-midi sur Whitehall, la grande avenue du centre de la capitale britannique où se trouvent des ministères et la résidence de la première ministre.

«Disons le haut et fort, les réfugiés sont les bienvenus ici», chantait la foule, compacte et dense, tandis que des participants brandissaient des pancartes «Non au racisme, non à Trump» ou «Ne donnons pas la main aux fascistes».

«Je suis là pour protester contre Trump, contre ses idées», a déclaré à l'AFP Noah Davis, étudiant de 19 ans.

«Et l'idée d'avoir, en tant que pays, une bonne relation avec lui est inacceptable», a-t-il ajouté, alors que la première ministre Theresa May est accusée de complaisance au Royaume-Uni vis à vis du président américain.

La cheffe du gouvernement britannique a refusé dans un premier temps de critiquer son décret, avant qu'un communiqué ne rectifie le tir, dans la nuit de samedi à dimanche, trop tard aux yeux de nombreux Britanniques.

Une pétition signée par plus de 1,4 million de personnes demande ainsi au gouvernement d'annuler la visite d'État de Donald Trump prévue en 2017 au Royaume-Uni, ce que Mme May a exclu lundi.

«Theresa May, honte à toi!», chantait d'ailleurs la foule, huant la dirigeante conservatrice.

«Je suis vraiment contre le fait que Trump soit invité pour une visite d'État», a déclaré Annette Connors, 41 ans, employée dans le secteur des technologies de l'information.

Le gouvernement «envoie le signal qu'il est plus préoccupé par un accord commercial potentiel que par le reste», a-t-elle ajouté.

Plusieurs autres manifestations étaient organisées à travers le pays, notamment à Manchester ou Edimbourg.