Les secouristes refusaient samedi d'abandonner tout espoir de retrouver de nouveaux survivants parmi les 23 personnes toujours disparues, trois jours après l'avalanche qui a enseveli un hôtel dans le centre de l'Italie.

«Nous sommes épuisés, nous n'avons pas dormi depuis trois jours mais nous restons positifs, on ramènera les gens chez eux», voulait croire samedi en fin d'après-midi l'un d'entre eux, Alessandro Massa, 34 ans, après une nouvelle journée d'intenses recherches.

En déplaçant à mains nus neige et décombres, «de la vapeur s'échappe parfois» preuve qu'il y a «des poches d'air, et cela nous donne encore de l'espoir», a-t-il ajouté «Il y a toujours l'espoir de trouver plus de gens en vie parce que même si on n'entend plus de voix, il peut y avoir encore des personnes prises au piège derrière ou sous un mur de béton qui nous empêcherait de les entendre», a assuré de son côté Enrica Centi, porte-parole régionale des Secours alpins italiens.

Pourtant, depuis 24 heures, aucun signe de vie n'a été identifié par les quelque 135 secouristes présents autour de l'hôtel Rigopiano, vaste bâtiment de trois étages situé à flanc de montagne dans les Abruzzes, aujourd'hui presque totalement détruit et enseveli sous la neige.

Le mauvais temps rendait aussi les opérations de secours très difficiles dans cette région montagneuse, touchée depuis plusieurs jours par d'intenses chutes de neige.

Les secouristes avaient repris espoir samedi après le sauvetage dans la nuit de deux femmes et deux hommes, extraits vivants et en relative bonne santé des décombres.

Ces derniers sauvetages portent à onze le nombre total de survivants. Compte tenu du nombre d'hôtes inscrits à l'hôtel et d'autres recoupements, les autorités estiment à 23 le nombre de personnes encore portées disparues, trois jours après ce drame qui a fait pour l'instant cinq morts.

«Miracles»

L'un de ces enfants survivants, Edoardo, âgé d'une dizaine d'années, a raconté aux médias que la salle de jeux où il se trouvait avec deux autres enfants au moment de l'avalanche a été miraculeusement épargnée.

En revanche, sa mère a été identifiée parmi les deux femmes dont les corps sans vie ont été retrouvés samedi.

Selon un médecin de l'hôpital où il a été soigné pour une légère hypothermie, Edoardo et l'autre petit garçon, Samuel, se portent bien, mais ont été très secoués par ces épreuves.

D'après les médecins et secouristes, les survivants ont tenu grâce aux vêtements d'hiver et aux combinaisons de ski qu'ils portaient, mais aussi grâce à l'effet «igloo» de la neige qui a enseveli l'hôtel et l'a isolé des températures glaciales auxquelles les sauveteurs sont confrontés.

Ces derniers sont d'ailleurs équipés d'émetteurs Artva afin de pouvoir être rapidement retrouvés en cas de nouvelle avalanche, dont le risque est très élevé.

Chutes de neige historiques

L'un des survivants, Giampiero Parete, retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi dans sa voiture, a décrit la puissance de cette avalanche, qui a tout emporté sur un front d'environ 300 mètres: «J'ai senti le vent et entendu un bruit sourd et très fort d'arbres qui se cassent, de troncs qui roulent. Puis l'hôtel s'est écroulé, abattu par une énorme vague de neige et de morceaux de la montagne».

Ce sont finalement sa femme et son fils qui ont été sortis les premiers des décombres vendredi, apparemment en bonne santé. Sa fille de six ans a suivi, dans le groupe secouru dans l'après-midi.

La progression des secours est difficile dans la structure au bord de l'écroulement.

Le centre de l'Italie a connu depuis une dizaine de jours des chutes de neige historiques avant d'être frappé mercredi par quatre forts séismes d'une magnitude de 5,2 à 5,7, qui ont fait au moins cinq morts, selon un dernier bilan de la Protection civile publié samedi.

Près de 8000 personnes sont mobilisées pour venir en aide aux sinistrés, ainsi qu'aux centaines d'habitants de hameaux isolés et aux plus de 30 000 foyers privés d'électricité, dans une région qui peinait déjà à se relever après les séismes dévastateurs d'août et d'octobre.

Une vaste opération d'évacuation par hélicoptères était ainsi en cours à Valle Castellana, dans les Abruzzes, où quelque 120 personnes sont bloquées par la neige depuis quatre jours, selon un communiqué de l'armée italienne.