François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus mercredi avec le président russe Vladimir Poutine de la mise en oeuvre du cessez-le-feu en Ukraine et du dossier syrien à l'approche des négociations d'Astana, a rapporté la présidence française.

Au cours d'une conversation téléphonique entre les trois dirigeants, le chef de l'État français a «insisté sur la nécessité que le cessez-le-feu (en Ukraine) dont le principe avait été acté le 24 décembre soit mis en oeuvre de façon crédible, totale et durable», a souligné l'Élysée dans un communiqué.

«Il a également rappelé l'urgence d'obtenir des progrès sur les questions humanitaires : libération des prisonniers et rétablissement pérenne de l'approvisionnement en eau», a poursuivi la présidence française. M. Hollande avait adressé ces mêmes propos lundi au président ukrainien Petro Porochenko lors d'un entretien téléphonique avec Angela Merkel.

Pour François Hollande, les accords sur le processus de paix en Ukraine, signés à Minsk en février 2015, restent «la seule voie de règlement pacifique de la crise en Ukraine».

L'Ukraine est en proie depuis avril 2014 à un conflit ayant fait plus de 9600 morts. Fin décembre, une nouvelle trêve «illimitée» est entrée en vigueur dans l'est du pays entre les rebelles prorusses et l'armée ukrainienne, qui s'accusent mutuellement de violer ce fragile cessez-le-feu.

Concernant la Syrie, l'Élysée considère que la réunion d'Astana prévue le 23 janvier ne doit être qu'une «étape vers la reprise des négociations à Genève sous l'égide des Nations Unies». François Hollande a une nouvelle fois appelé au «respect du cessez-le-feu», mais aussi à «la pleine représentation de l'opposition syrienne» à Astana.

Le plus important groupe rebelle syrien, Ahrar al-Cham, a toutefois annoncé mercredi son refus de participer aux négociations dans la capitale du Kazakhstan, dénonçant les «violations» du cessez-le-feu par le régime de Bachar al-Assad.

Émissaires de Damas et rebelles syriens doivent engager à Astana des négociations directes, sous le parrainage de la Russie, de l'Iran et de la Turquie.

Si cette rencontre était couronnée de succès, elle pourrait ouvrir la voie à des négociations sous les auspices de l'ONU le 8 février à Genève.