François Fillon, toujours favori des sondages à trois mois de la présidentielle, a été officiellement investi samedi à Paris candidat de la droite par son parti, Les Républicains (LR), auquel il a réclamé «discipline» et fin des critiques.

Devant le Conseil national de son parti réuni en présence de plus de 2500 personnes, selon les organisateurs, l'ex-premier ministre s'est montré déterminé à ne «pas changer» son projet, qualifié de «brutal» par ses adversaires de gauche. Et de son camp, d'où fusent également des critiques, il attend de la «discipline».

Nicolas Sarkozy, battu au premier tour de la primaire, et Alain Juppé, battu au second tour de la primaire, étaient absents du rassemblement.

«Je ne vais pas changer ce que je crois et ce que je veux en fonction des vapeurs des uns et des injonctions du microcosme. Il y a deux mois, je n'étais pas son candidat favori. Je n'ai pas l'intention de le devenir», a prévenu M. Fillon, qui prône «la révolution de bon sens».

«Ce projet, je vais l'expliquer, je vais le préciser, l'enrichir de vos meilleures idées, mais pas de zigzags, pas de camomille. Je m'appelle François Fillon, pas François Hollande», a prévenu M. Fillon, qui a toutefois déjà dû modifier son projet de réforme de l'assurance maladie devant les critiques.

Le député de Paris a déclenché les applaudissements de l'assistance en réaffirmant avec force qu'il n'abrogerait pas la loi sur l'interdiction du cumul des mandats, malgré la bronca d'élus de sa propre famille politique.

La droite comme la gauche

«Comment nos concitoyens pourraient-ils comprendre que nous nous occupions de nous-mêmes au lieu de nous occuper d'eux? a-t-il demandé. Ce serait un bien mauvais début de mandat, pour moi comme pour tous les parlementaires de notre majorité».

S'il est élu en mai prochain, il ne rétablira pas non plus la défiscalisation des heures supplémentaires, réclamée par des membres de son camp, l'une des mesures phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont il fut le seul Premier ministre.

«Si on réintroduit la défiscalisation des heures supplémentaires, alors l'intérêt de négocier un allongement de la durée du travail disparaît: pour les salariés et même les entreprises, il vaudra bien mieux rester aux 35 heures et bénéficier des avantages fiscaux et sociaux dès la 36heure», a-t-il expliqué.

«Il m'arrive d'entendre certains à droite utiliser les mêmes mots que la gauche... Que ma victoire ait pu décevoir certains je puis le concevoir, mais j'attends de mon parti de la responsabilité et de la discipline», a-t-il lancé.

M. Fillon a également promis d'oeuvrer pour la parité parce qu'il ne veut «pas d'un parti misogyne», alors que seulement 36% de femmes ont été investies pour les prochaines législatives, en progression toutefois de onze points par rapport à 2012.