Le premier ministre français Manuel Valls s'est déclaré vendredi «optimiste» de pouvoir «convaincre» les autorités wallonnes de revenir sur leur veto à la ratification du controversé traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (Ceta).

Le parlement de la Wallonie, l'une des sept assemblées législatives de Belgique dont l'aval est indispensable à la ratification du traité, a adopté vendredi une résolution demandant à son ministre-président de ne pas autoriser la Belgique à signer l'accord avec le Canada.

«Il y a des discussions au moment même où je vous parle entre le ministre-président de la Wallonie (Paul Magnette, NDLR) et le Président de la République (François Hollande, NDLR)», a indiqué M. Valls, lors d'une conférence de presse à Québec aux côtés de son homologue québécois Philippe Couillard.

La signature du Ceta est prévue le 27 octobre à Bruxelles en présence des dirigeants européens et du premier ministre canadien Justin Trudeau.

«Il reste encore quelques jours pour convaincre nos amis wallons et permettre la signature de la Belgique», a relevé le chef du gouvernement français, dont la visite au Canada depuis mercredi porte justement, en grande partie, sur cet accord de libre-échange.

Le dirigeant wallon a laissé la porte ouverte à un accord de dernière minute, posant comme condition que la récente «déclaration interprétative» qui accompagne le traité commercial de 1600 pages soit dotée du «même poids juridique» que le Ceta lui-même.

«Il est possible de travailler dans cette direction», a jugé le premier ministre québécois Philippe Couillard.

«Je suis optimiste, nous allons persuader dans le débat, convaincre nos amis wallons. Et nous pourrons préciser tel ou tel point dans la déclaration interprétative pour lever les doutes et les questions qui existent», a ajouté Manuel Valls.

Sept ans après le début des négociations entre Ottawa et Bruxelles, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait montré des signes d'impatience jeudi: «Si dans une semaine ou deux, l'Europe est incapable de signer une entente commerciale progressiste avec un pays comme le Canada, avec qui l'Europe pense-t-elle faire affaire dans les années à venir?», avait-il demandé aux côtés de M. Valls.

Vendredi, il a refusé de commenter directement le veto wallon, déclarant seulement qu'avec «tellement de puissances européennes motivées à avancer, telles que la France et l'Allemagne, cet accord va être conclu».