Un adolescent de 15 ans arrêté mercredi à Paris parce qu'il était soupçonné de vouloir mener une attaque djihadiste a été inculpé et placé en détention provisoire vendredi, dans un contexte de menaces attisées par des appels aux meurtres lancés via internet.

Ce lycéen scolarisé à Paris a été inculpé pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Le cas de ce jeune s'ajoute à ceux d'au moins deux autres adolescents de 15 ans écroués ces derniers jours pour des menaces similaires, inspirées par les appels au meurtre lancés sur les réseaux sociaux par Rachid Kassim, propagandiste français du groupe djihadiste État islamique (EI).

Les investigations menées à ce stade sur le jeune arrêté mercredi dessinent le profil d'un lycéen inconnu des services antiterroristes, qui suivait sa scolarité normalement.

«C'était un des meilleurs de sa classe. Il voulait avoir des hyper bonnes notes pour faire plaisir à ses parents», a témoigné un de ses camarades.

Devant les enquêteurs toutefois, l'adolescent, né en Égypte, a montré une autre facette, reconnaissant avoir été en contact avec Rachid Kassim sur la messagerie cryptée Telegram, selon une source proche de l'enquête. L'exploitation de son téléphone a fait ressortir des éléments montrant qu'il était prêt à passer à l'acte, selon la même source.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a inspiré, de manière plus ou moins directe, plusieurs attaques meurtrières récemment en France.

Son influence virtuelle apparaît aussi en filigrane dans les projets d'attentats d'un commando de femmes arrêté la semaine dernière après la découverte d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein coeur de Paris.

Ces arrestations interviennent alors que, selon le premier ministre Manuel Valls, la menace terroriste est «maximale» en France, touchée depuis 2015 par une série d'attentats qui ont fait 238 morts.

Trente-sept mineurs sont actuellement inculpés dans des enquêtes antiterroristes, dont 14 sont détenus (11 garçons et 3 filles), selon une source judiciaire.