Environ 15 000 personnes sont «suivies» en France pour «radicalisation», a déclaré dimanche le premier ministre Manuel Valls, dont le pays est confronté à une menace djihadiste sans précédent.

«On peut considérer - je comprends le poids de ces chiffres - qu'il y a à peu près 15 000 personnes qui sont suivies parce qu'elles sont dans un processus de radicalisation», a-t-il déclaré lors d'un entretien conjoint avec la radio Europe 1, la chaîne iTELE et le journal Les Échos.

Le premier ministre socialiste n'a pas précisé si ces personnes étaient suivies par les services de renseignement ou les services sociaux. Jusqu'ici, les autorités évoquaient environ 10 000 personnes fichées par les services de renseignement pour leurs liens avec la «mouvance islamiste».

De plus, près de 300 personnes sont actuellement détenues en France «en lien directement avec des filières terroristes», a ajouté Manuel Valls.

Par ailleurs, «nous avons près de 700 djihadistes français et résidents en France, qui combattent actuellement en Irak et en Syrie», a-t-il rappelé, soulignant que ce chiffre incluait «275 femmes et plusieurs dizaines de mineurs».

Toujours en Irak et en Syrie, où s'est établi le groupe Etat islamique (EI), 196 djihadistes français et résidents ont été tués à ce jour, a-t-il dit.

La France, qui participe à la coalition internationale contre l'EI, a été visée par une série de sanglants attentats qui ont fait près de 240 morts depuis janvier 2015. Jeudi encore, les autorités ont assuré avoir déjoué une nouvelle attaque en arrêtant un «commando» de femmes «fanatisées» prêtes à passer à l'acte.

Un mineur arrêté dans le cadre de la lutte antiterroriste

Un mineur de quinze ans a été arrêté à Paris pour être interrogé sur un éventuel projet d'attentat, deux jours après le démantèlement d'un commando de femmes qui projetaient une nouvelle attaque djihadiste, a-t-on appris dimanche de sources proches de l'enquête.

L'adolescent arrêté samedi est actuellement entendu par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), près de Paris. «On s'interroge sur un possible passage à l'acte en réponse aux appels à attaquer la France depuis la Syrie», selon une source.

Les enquêteurs s'intéressent particulièrement aux appels lancés par le djihadiste français du groupe État islamique (EI) Rachid Kassim, qui depuis la zone irako-syrienne et via internet exhorte régulièrement à frapper la France.

Selon une source proche de l'enquête, il avait été en contact via la messagerie cryptée Telegram avec l'une des femmes du «commando» démantelé cette semaine et qui, selon les autorités, s'apprêtait à commettre un nouvel attentat.

Le procureur de Paris François Molins a estimé que ces femmes étaient «téléguidées depuis la Syrie» par des djihadistes de l'EI.

La découverte, il y a une semaine en plein Paris, d'une voiture piégée a ravivé les craintes en France.

Cette découverte a été suivie de plusieurs interpellations et du démantèlement du «commando» féminin. Pour l'instant, une seule femme, dont les empreintes ont été retrouvées dans le véhicule, a été inculpée.