Le vice-président américain Joe Biden a encouragé, mardi à Belgrade, la Serbie et le Kosovo à poursuivre l'amélioration de leurs relations au début d'une visite dans les Balkans destinée à promouvoir la réconciliation dans cette région fragile.

«Il est important que le dialogue (...) se poursuive, que la Serbie et le Kosovo continuent à faire des progrès dans la normalisation de leurs relations», a déclaré M. Biden à l'issue d'un entretien avec le premier ministre serbe Aleksandar Vucic.

Le vice-président américain, qui évoquera ce sujet avec ses interlocuteurs kosovars mercredi à Pristina, a admis que la tâche ne sera «pas facile» et demandera «beaucoup d'efforts et de volonté politique afin de surmonter les différents».

«Si les deux parties restent orientées vers l'avenir, la paix et la prospérité, cela aidera les deux nations (serbes et kosovars, ndlr) à se rapprocher de l'Union européenne», a-t-il dit.

Soulignant «l'énorme importance que revêt le maintien de la stabilité dans la région», M. Vucic s'est déclaré prêt à aller de l'avant.

«J'ai informé M. Biden que nous allons accueillir dans un mois Edi Rama (le premier ministre de l'Albanie, ndrl) à Belgrade ainsi que des hommes d'affaires», a-t-il dit assurant que Belgrade «souhaite tourner la page du passé».

Un conflit, qui a fait près de 14 000 morts, a opposé de 1998 à 1999 une guérilla indépendantiste albanaise aux forces yougoslaves - à l'époque constituées de la Serbie et du Monténégro - au Kosovo.

Il s'est soldé par une intervention de l'OTAN au printemps 1999. Les frappes aériennes avaient provoqué le retrait des forces serbes, et le Kosovo a déclaré son indépendance en 2008, reconnue par les États-Unis et la majorité des pays membres de l'UE, mais pas par la Serbie, soutenue par son allié la Russie.

En marge de cette visite, une centaine de sympathisants du leader ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, portant des T-shirts frappés du portrait du candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump, ont brièvement manifesté dans le centre de Belgrade contre la venue du vice-président américain en Serbie.

«Joseph Biden est un de ceux qui ont demandé avec véhémence que la Serbie soit bombardée, il n'est pas le bienvenu (...) les Serbes le haïssent», a déclaré M. Seselj.

Il a appelé les Américains à voter Donald Trump «ami de la Russie et du peuple serbe» à la présidentielle américaine.