La Hongrie organisera le 2 octobre le référendum voulu par le gouvernement sur le plan européen de répartition des réfugiés dans les pays membres de l'UE auquel le premier ministre Viktor Orban est opposé, a annoncé mardi la présidence.

Les Hongrois seront appelés à répondre à la question suivante: «Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois?».

Cette consultation se tiendra le 2 octobre, a annoncé mardi le chef de l'État Janos Ader dans un communiqué.

Le premier ministre conservateur Viktor Orban, qui tient un discours antimigrants très virulent, avait annoncé il y a plusieurs mois la tenue de cette consultation contre le plan de relocalisation à travers les États membres de 160  000 demandeurs d'asile se trouvant en Grèce ou en Italie, portes d'entrée de l'UE.

Le référendum hongrois marquera une nouvelle étape dans les rapports tendus du gouvernement Orban avec les institutions européennes qui, depuis son arrivée au pouvoir en 2010, lui ont régulièrement reproché de porter à atteinte à l'état de droit et à l'équilibre des pouvoirs dans son pays.

Budapest estime que les quotas obligatoires de répartition de migrants, adoptés en septembre dernier par les vingt-huit, violent sa souveraineté.

Le gouvernement hongrois a déjà commencé sa campagne pour le non, agitant notamment le spectre de «terroristes» parmi les réfugiés. Des affiches appellent les électeurs à «envoyer un message à Bruxelles».

Après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE, le premier ministre hongrois, qui était contre le Brexit, avait estimé que la question migratoire avait été l'un des éléments clés du référendum et que «les Britanniques voulaient trouver un moyen de résister à cet exode des temps modernes».

Les dirigeants de l'UE «n'ont rien fait contre la vague de migration (...) qui a mené à la baisse de la sécurité (...)», a-t-il encore affirmé.

L'opposition socialiste a accusé mardi le gouvernement hongrois de «vouloir faire quitter l'Union européenne à la Hongrie» au moyen d'un référendum qui «utilise les mensonges les plus éhontés».

Pour valider ce référendum, un seuil de participation de 50% sera toutefois nécessaire.

La Commission européenne avait rappelé que le programme de relocalisation a été décidé lors «d'un processus de décision sur lequel se sont accordés tous les États membres», et que ce plan était juridiquement contraignant. La Hongrie a porté plainte en décembre devant la justice européenne dans l'espoir de se dégager de cette obligation.

En pratique, la relocalisation des réfugiés avance à petits pas. Sur les 160 000 demandeurs d'asile à répartir, seuls 2.783 l'avaient été au 1er juillet dans 19 pays de l'Union ainsi que la Suisse, selon les chiffres mis en ligne par la Commission européenne. La Hongrie, censée accueillir 1.294 réfugiés, fait partie des quelques pays n'ayant proposé aucune place d'accueil.

Quelque 400 000 migrants remontant la route des Balkans depuis la Grèce avaient traversé la Hongrie l'été dernier avant que le gouvernement de Vikor Orban ne verrouille ses frontières, notamment au moyen de clôtures barbelées.

De nombreux demandeurs d'asile continuent néanmoins chaque jour d'essayer de franchir la clôture à la frontière en Serbie et Hongrie pour tenter de rejoindre l'Europe de l'Ouest.