Être alerté directement sur son téléphone en cas d'attentat : le gouvernement a lancé mercredi, à l'occasion de l'Euro-2016 de football (10 juin-10 juillet), une application prévenant dans les 15 minutes les populations d'une « crise majeure » de terrorisme.

Baptisée « SAIP » pour Système d'alerte et d'information des populations, cette application est désormais disponible gratuitement en français et en anglais, a annoncé le ministère de l'Intérieur, et complète l'habituel dispositif d'alertes, comme les sirènes ou les consignes des forces de l'ordre.

Elle permet à chacun d'être alerté directement sur son téléphone intelligent, « en cas de suspicion d'attentat ou d'événement exceptionnel » - attaque nucléaire, rupture d'un barrage.

L'utilisateur reçoit, dans les 15 minutes suivant l'alerte déclenchée par la préfecture, une notification du type « Intervention en cours des forces de l'ordre et de secours suite à un attentat. Abritez-vous. Ne vous exposez pas ».

Si l'utilisateur accepte la géolocalisation, dès qu'il entre dans une zone à risque ou s'il est présent au moment de l'attaque, il reçoit une alerte précisant la nature du danger et le comportement à adopter.

On peut également télécharger jusqu'à huit zones géographiques si l'on s'inquiète pour des proches par exemple, a précisé la place Beauvau qui a piloté et présenté le projet.

Outre l'alerte, l'application, dévoilée lors d'un exercice de sécurité mardi soir à Lyon, délivre des conseils pratiques et des consignes à respecter en cas de danger, comme « N'encombrez pas les réseaux de communication » ou encore « Ne téléphonez qu'en cas d'urgence vitale ».

Les messages de sécurité peuvent être partagés sur les réseaux sociaux. « Ce concours citoyen démultiplie la seule capacité de diffusion de la puissance publique », souligne Beauvau.

« Cela peut éviter de saturer le "17" (police secours) », a fait valoir un membre du cabinet du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. « L'alerte permet de tenir vite au courant la population et de lui préciser ce que l'on sait. »

La création de cette « appli » avait été décidée « après un retour d'expérience » des attentats de novembre et annoncée par le premier ministre Manuel Valls. Il avait fixé l'Euro-2016 comme date butoir.

Une version plus complète de l'application, intégrant l'ensemble des autres risques majeurs de sécurité civile (inondation, avalanche, séisme...), est en préparation.

Christian Gravel, « patron » du Service d'information du gouvernement (SIG), a estimé qu'il fallait « acquérir un certain nombre de gestes pour avoir de bons réflexes » et que cette application y participe.

L'application « garantit le respect de la vie privée des utilisateurs », assurent par ailleurs les autorités.