L'assemblée parlementaire de l'OTAN a appelé lundi les alliés à se tenir prêts à répondre à «la menace potentielle» de la Russie contre l'un d'entre eux, à l'issue d'une session de trois jours à Tirana.

«Le défi en provenance de la Russie est réel et sérieux», a déclaré l'Américain Michael Turner, président de l'assemblée qui a réuni quelque 250 parlementaires des 28 pays membres de l'Alliance.

La déclaration adoptée à l'unanimité déplore «l'usage de la force par la Russie contre ses voisins et les tentatives d'intimidation des alliés» de l'OTAN.

Dans ces circonstances, l'OTAN «n'a pas d'autre choix que de considérer l'éventualité d'une action agressive de la Russie contre un membre de l'Alliance comme une menace potentielle, et d'adopter des réponses adaptées et proportionnées», ajoute la déclaration.

La déclaration appelle les alliés à «fournir des garanties» aux pays membres, situés notamment à l'est de la zone OTAN, qui estiment que leur sécurité est menacée.

L'OTAN a interrompu tous les aspects pratiques de sa coopération avec la Russie à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie, et en raison du soutien de la Russie aux séparatistes dans l'est de l'Ukraine, mais l'Alliance a annoncé qu'elle aurait des discussions avec la Russie avant le sommet de l'OTAN prévu les 8 et 9 juillet à Varsovie.

En avril, le Conseil Otan-Russie avait tenu sa première réunion depuis juin 2014 mais les discussions se sont soldées par «de graves désaccords» concernant l'Ukraine et d'autres sujets, bien que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg eut assuré à l'époque que les échanges avaient été «fructueux».

L'OTAN a procédé à un renforcement militaire sur son flanc est pour augmenter la rapidité du déploiement de ses forces en cas de répétition d'une crise comme celle de l'Ukraine. Lors de leur sommet à Varsovie, les chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance atlantique doivent parachever ce renforcement militaire.

Mais la Russie affirme que ce renforcement de la présence de troupes avec leurs équipements de combat en Europe de l'est représentait une menace pour sa sécurité.

Lors d'une visite lundi en Pologne, Jens Stoltenberg a déclaré que l'OTAN envoyait «un signal clair à tout adversaire potentiel (signifiant) qu'une attaque contre la Pologne serait considérée comme une attaque contre l'Alliance toute entière».

La Russie a dénoncé le déploiement en Roumanie et en Pologne d'éléments du bouclier antimissile américain qu'elle considère comme une menace pour sa sécurité. L'OTAN assure que ce système aurait un rôle purement défensif, devant servir à intercepter des missiles balistiques pouvant venir du Proche-Orient.

Le bouclier antimissile «n'est pas dirigé directement contre la Russie, il est dirigé contre des menaces venant de l'extérieur de la zone euro-atlantique», a réaffirmé le secrétaire général de l'OTAN.

L'assemblée parlementaire de l'OTAN a assuré néanmoins que l'Alliance étudierait les moyens de «réduire les tensions» avec la Russie tout «en abordant les violations inacceptables par la Russie des normes internationales».