L'extrême droite autrichienne, battue de justesse à l'élection présidentielle la semaine dernière, va étudier les « innombrables » cas de fraude qui ont entaché le scrutin en vue d'une éventuelle contestation du résultat, a annoncé dimanche le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache.

« Nous allons demander à un organisme neutre et indépendant d'examiner les innombrables indications [d'irrégularités] et nous déciderons ensuite » s'il faut contester le résultat du scrutin, a déclaré M. Strache au quotidien Kronen-Zeitung.

« Il y a beaucoup d'indications provenant des votants et jusqu'à présent cinq plaintes pour violation de la loi », a-t-il ajouté dans cette interview, prévenant que « le résultat de l'élection pourrait changer ».

L'écologiste Alexander Van der Bellen avait remporté d'une courte tête l'élection présidentielle du 22 mai face à Norbert Hofer du FPÖ, qui a échoué de justesse à devenir le premier président d'extrême droite en Europe.

Près d'un électeur autrichien sur deux a voté au deuxième tour pour le FPÖ, un des partis de droite radicale les plus puissants électoralement en Europe.

Avec 50,3 % des suffrages, M. Van der Bellen, ancien dirigeant des Verts, a devancé son adversaire de 0,6 point, soit 31 026 voix. Norbert Hofer a obtenu 49,7 % des suffrages.

Le FPÖ, qui caracole en tête des sondages pour les législatives depuis plusieurs mois, espère cependant décrocher la chancellerie, le coeur exécutif du pouvoir, lors du prochain scrutin parlementaire en 2018.

La semaine dernière, les autorités autrichiennes avaient indiqué enquêter sur plusieurs cas d'irrégularités présumées au cours du scrutin.

Elles concernent dans la plupart des cas des votes par correspondance ouverts trop tôt et ne devraient pas modifier le résultat du scrutin, selon des experts.

M. Strache a entretemps dû demander à ses partisans de modérer leurs propos, certains d'entre eux ayant appelé à la violence contre M. van der Bellen et ayant même publié son adresse sur la page Facebook, très populaire, du chef du FPÖ.

Selon la presse, la police a renforcé la protection de M. van der Bellen après ces appels.