Les crimes d'extrême droite ont bondi de plus de 40% en Allemagne depuis un an, dans la foulée de la vague de migrants et réfugiés qui a déferlé sur le pays.

Le nombre de crimes commis par des étrangers était quant à lui en progression de plus de 12 %.

Les données officielles dévoilées lundi témoignent de 1485 crimes de ce genre l'an dernier, comparativement à 1029 un an plus tôt.

Le ministère de l'Intérieur annonce une hausse encore plus importante dans la catégorie plus large des « crimes haineux », des crimes racistes ou antisémites ou qui ciblent des individus en raison de leur religion. Ceux-ci étaient en hausse de 77 % à 10 373 attaques, contre 5858 l'année précédente.

Les attaques contre les demandeurs d'asile ont plus que quadruplé à 923. On a recensé 177 attaques contre les centres de réfugiés, comparativement à 26 un an plus tôt.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a souligné que les crimes commis par la gauche - comme des attaques contre les policiers - ont explosé de 34,9 %, à 2246 incidents.

L'Allemagne a accueilli plus de 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015, soit davantage que tout autre pays européen. Si la plupart des Allemands sont accueillants, cet afflux s'est aussi heurté à l'opposition d'une minorité très vocale, ce qui a rehaussé les craintes de violence xénophobe.

La vague de réfugiés a engendré une explosion du nombre d'infractions aux lois qui ciblent spécifiquement les étrangers, comme une entrée illégale au pays ou l'omission de s'enregistrer auprès des autorités. Ce nombre d'infractions est passé de 156 396 à 402 741, mais M. de Maizière assure que ces chiffres « déforment le portrait de la sécurité dans notre pays ».

La police recense une hausse totale de la criminalité de 4,1 % l'an dernier. La criminalité est toutefois demeurée essentiellement stable si on soustrait les crimes qui touchent les étrangers.

Les crimes commis par les étrangers ont augmenté de 12,8 % et incluent essentiellement des crimes comme les faux papiers, le vol à la tire et les cambriolages, a dit M. de Maizière.

Les Turcs arrivent en première place avec 13,3 % des crimes, suivis des Roumains à 9,4 %, des Polonais à 8 %, des Serbes à 4,8 % et des Italiens à 4,3 %.

Les Syriens ont été impliqués dans 2,6 % des crimes, les Afghans dans 1,8 % et les Irakiens dans 1,6 %.