Treize personnes revenant d'une plateforme pétrolière de la mer du Nord ont vraisemblablement péri vendredi en Norvège dans ce qui est sans doute l'accident d'hélicoptère le plus meurtrier qu'ait connu le pays depuis 1978.

Après avoir retrouvé onze corps, les secours ont annoncé vers 17 h (11 h à Montréal), environ cinq heures après l'accident, l'arrêt des recherches pour retrouver les deux autres, qui n'ont aucune chance d'avoir survécu.

«Nous présumons que tous les 13 sont morts», a déclaré à l'AFP le directeur des opérations du centre de secours de Sola (sud-ouest), Børge Galta.

L'appareil, un Super Puma qui transportait 11 Norvégiens, un Britannique et un Italien, s'est écrasé en fin de matinée sur la côte près de Bergen, la deuxième ville du pays.

Il s'agit selon toute vraisemblance de l'accident d'hélicoptère le plus mortel à endeuiller la Norvège depuis 1978, quand un Sikorsky S61 s'était abîmé en mer, tuant ses 18 occupants. En 1997, 12 personnes avaient également péri dans un autre accident en mer impliquant un modèle plus ancien de Super Puma.

Les accidents mortels restent cependant rares dans un secteur pétrolier norvégien, qui voit chaque année des centaines de milliers de travailleurs faire la navette entre le continent et les plateformes offshore.

Si les raisons du drame de vendredi n'étaient pas encore officiellement connues en fin de journée, la piste technique semble privilégiée, alors que la météo était relativement clémente.

L'Administration norvégienne de l'aviation civile a interdit jusqu'à nouvel ordre le vol de tous les appareils EC225, un modèle construit par Airbus Helicopters. Elle a rappelé que ce modèle avait déjà présenté des problèmes techniques en 2012, qui avaient entraîné des restrictions d'emploi.

L'hélicoptère s'est disloqué près d'un îlot. Le rotor, qui s'est détaché de l'appareil selon des témoins, a été retrouvé à terre et la carcasse en mer, quelque 200 ou 300 mètres du rivage. Gisant sous cinq à sept mètres d'eau, elle contenait le corps de certaines victimes.

Forte explosion

Des témoins cités par les médias norvégiens ont dit avoir observé l'hélicoptère partir en vrille, puis entendu une forte explosion.

«Il y a eu une explosion et un bruit de moteur très spécial, alors j'ai regardé par la fenêtre. J'ai vu l'hélicoptère tomber à grande vitesse dans la mer, puis une explosion», a témoigné une riveraine auprès du journal local Bergensavisen. «Des pièces (de l'appareil) ont volé en l'air», a-t-elle ajouté.

L'Organisme d'enquête sur les accidents «s'emploie à se faire une idée complète de la situation et à sécuriser les données» susceptibles d'apporter des réponses, a déclaré son porte-parole, William Bertheussen, à l'AFP.

Des Super Puma ont été impliqués dans cinq accidents en quatre ans en Grande-Bretagne, selon un décompte réalisé par le magazine norvégien Teknisk Ukeblad, dont l'un - un modèle plus ancien - avait fait 16 morts en 2009.

«C'est une journée pleine de tristesse pour tous ceux qui travaillent dans le secteur pétrogazier», a déclaré la première ministre Erna Solberg lors d'une conférence de presse. Le couple royal norvégien a annulé une visite prévue en Suède pour y célébrer le 70e anniversaire du roi Carl Gustaf.

D'après les images télévisées, plusieurs bateaux de particuliers ont rapidement convergé vers le lieu de l'accident, d'où se dégageait une épaisse fumée noire, qui s'est ensuite dissipée.

Après le drame, de nombreuses embarcations ont sillonné la zone, également inspectée par des plongeurs et survolée par plusieurs hélicoptères.

L'appareil accidenté revenait de la plateforme B de Gullfaks, un des plus grands gisements pétroliers offshore de Norvège. Il était exploité par CHC Helikopterservice pour le compte de la compagnie pétrolière Statoil.

Précédant l'interdiction de vol décrétée par l'Administration de l'aviation civile, Statoil a annoncé avoir cloué au sol tous les appareils du même type.