Un attentat suicide s'est produit mercredi sur un site touristique de la ville de Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, blessant treize personnes, ont annoncé les autorités turques.

«Aucun des 13 blessés n'est heureusement dans une situation jugée grave, ils sont surtout touchés par des éclats de verre», a déclaré le ministre de la Santé, Mehmet Müezzinoglu, aux journalistes à Ankara.

L'explosion s'est produite «à 17h26 à proximité d'Ulu Camii», la «grande mosquée» symbole de cette ville, a indiqué dans un communiqué le gouvernerat local, qui avait fait état plus tôt d'un bilan de sept blessés.

La kamikaze est une femme de 25 ans, qui a été déchiquetée en déclenchant l'engin explosif qu'elle portait sur elle, a indiqué le ministre.

L'explosion a provoqué un mouvement de panique aux abords de ce monument construit à la fin du 14è siècle et fréquenté par de nombreux touristes dans le centre-ville, selon la chaîne d'information CNN-Türk.

La police scientifique a bouclé le périmètre et a procédé à des examens sur le corps de la kamikaze, selon les images retransmises sur les chaînes de télévision.

La ville industrielle de Bursa, l'ancienne Brousse, quatrième métropole de Turquie avec 2,7 millions d'habitants, abrite de nombreux vestiges de l'ère ottomane dont elle était la première capitale.

Cette attaque intervient au lendemain d'une nouvelle mise en garde lancée par l'ambassade des États-Unis à Ankara à ses ressortissants en Turquie en raison de «menaces sérieuses» d'attentats contre les touristes, à l'approche de la période estivale.

La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte en raison d'une série d'attaques liées au conflit kurde ou attribuées au groupe djihadiste État islamique (EI).

En février et en mars, deux attentats à la voiture piégée ont fait une soixantaine de victimes dans le coeur de la capitale turque Ankara. Ils ont été revendiqués par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical et dissident du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qui mène depuis 1984 contre l'État turc une rébellion qui a déjà causé plus de 40 000 morts.

Un autre attentat suicide perpétré à la mi-mars sur une artère commerçante du coeur d'Istanbul, a tué quatre touristes étrangers dont trois Israéliens. Cette attaque a été attribuée par le gouvernement islamo-conservateur turc à l'EI.

Ce groupe est soupçonné d'avoir commis plusieurs attentats sur le sol turc depuis l'été. Le plus meurtrier d'entre eux, perpétré par deux kamikazes le 10 octobre, avait tué 103 personnes qui participaient à une manifestation prokurde à Ankara.

L'aviation et l'artillerie turques ont tué près de 900 membres présumés de l'EI en Syrie cette année, a rapporté lundi l'agence de presse progouvernementale Anatolie, citant des sources militaires.

Longtemps accusée de complaisance à l'égard des groupes rebelles syriens les plus radicaux, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antidjihadiste dirigée par Washington et multiplié les arrestations dans les milieux djihadistes.