Gianroberto Casaleggio, cofondateur avec l'ex-humoriste Beppe Grillo du Mouvement 5 Étoiles (M5S), deuxième parti en Italie, est décédé mardi à l'âge de 61 ans à Milan (nord), a annoncé M. Grillo sur son blogue.

«Gianroberto Casaleggio est mort ce matin, nous sommes tous solidaires avec sa famille. Il a lutté jusqu'au bout», a affirmé Beppe Grillo sur son blogue.

Son associé était malade depuis plusieurs années et les rumeurs s'étaient multipliées ces dernières semaines sur son retrait de la vie politique et des affaires.

Selon les médias italiens, M. Casaleggio, qui avait été opéré il y a deux ans d'une tumeur au cerveau, avait été hospitalisé il y a trois jours à Milan. Il serait mort d'une attaque cérébrale, son état de santé ayant brusquement empiré dimanche.

Les obsèques sont prévues jeudi à Milan, a précisé sur Twitter Beppe Grillo. La plupart des parlementaires M5S ont d'ores et déjà annoncé qu'ils y assisteraient.

Dans un message de condoléances adressé à sa famille, le président de la République italienne Sergio Mattarella a salué «l'intellectuel, l'éditeur, le protagoniste politique innovant et passionné».

Le maire M5S de Parme (centre-ouest), Federico Pizzarotti, a estimé qu'avec lui partait «un rêveur, qui d'un rêve a construit un projet politique dont le pays avait et a encore vraiment besoin».

Gianroberto Casaleggio, surnommé «le gourou», était considéré par les médias comme celui qui gérait d'une poigne de fer le M5S, tout en restant dans l'ombre de Beppe Grillo, ce dernier étant «le visage» du M5S.

Il dirigeait une société d'expertise informatique, qui a travaillé avec de nombreuses entreprises et institutions, dont des partis politiques.

Il avait ainsi géré jusqu'en 2010 le site internet du parti Italia dei Valori (IDV) de l'ancien juge anticorruption Antonio Di Pietro.

Sa collaboration avec Beppe Grillo débute en 2005 quand il commence à gérer le blogue de celui qui n'est à l'époque qu'un comédien populaire en Italie.

Le gros succès et la notoriété arrivent en 2013 lorsque le M5S obtient près du quart des voix lors des législatives italiennes en critiquant le système des partis politiques traditionnels et en promettant «un tsunami» sur la scène nationale.

Le M5S arrive alors en deuxième position, juste derrière le Parti démocrate (PD, gauche).

Le PD tentera de l'impliquer dans la formation d'un gouvernement, mais sans succès, le mot d'ordre du M5S étant de ne jamais collaborer avec les autres partis.

De nombreux responsables politiques des autres partis italiens et certains membres du M5S ont critiqué l'opacité du système mis en place par Gianroberto Casaleggio, qui contrôlait depuis sa société privée la plateforme politique du mouvement sans aucun contrôle extérieur.