Une pétition en ligne contre la réforme controversée du droit du travail en France, l'une des dernières de François Hollande avant la présidentielle de 2017, a déjà atteint un record d'un million de signatures deux semaines après son lancement.

Ce projet de loi, présenté par le gouvernement socialiste comme indispensable pour lutter contre un chômage endémique, est vivement critiqué par une partie de la gauche. Syndicats de salariés et étudiants appellent à manifester mercredi contre les dispositions d'inspiration libérale de ce texte visant notamment à faciliter les licenciements économiques.

Cette réforme devait être adoptée en Conseil des ministres le 9 mars mais son examen a été reporté sous la pression au 24 mars.

La pétition, lancée par des militants associatifs et syndicalistes sur le site change.org, avait atteint 1 000 607 soutiens vendredi vers 21 h 20, devançant ainsi toutes les pétitions récentes contre des directives européennes ou des projets de loi.

Intitulée «loi Travail: non merci !», la pétition demande à la ministre du Travail Myriam El Khomri de renoncer à ce projet de loi, contesté jusqu'au sein du Parti socialiste au pouvoir.

Face aux interrogations sur le succès rapide de la pétition, le directeur de Change.org en France, Benjamin des Gachons, a assuré que «la question de la vérification des signatures est au coeur de notre modèle».

«Nous garantissons que les fausses signatures sont nettoyées dans les 24/48 heures suivant leur apparition», a-t-il ajouté.

Très impopulaire depuis son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande tente de maintenir un cap de réformes économiques réclamées à Berlin comme à Bruxelles, tout en faisant fi des critiques à gauche dénonçant un virage libéral.

Avec la réforme du droit du travail, saluée par le patronat et soutenue par l'opposition de droite, le président cherche à instaurer «une flexi-sécurité à la française», offrant davantage de «souplesse» aux entreprises en matière d'embauche et de licenciement tout en assurant vouloir maintenir la sécurité des salariés.

Le président français a fait de la baisse du chômage la condition de sa candidature pour un second mandat. Or depuis son élection, les demandeurs d'emploi sont passés de 4,4 millions à 5,5 millions.