Une perquisition a été menée mercredi au siège du Front national (FN) à Nanterre dans la banlieue parisienne, dans l'enquête sur les salaires des assistants des élus de ce parti d'extrême droite au Parlement européen, selon une source proche de l'enquête.

Mardi déjà, la propriété de l'ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, avait été perquisitionnée dans le cadre de cette même enquête, tout comme le bureau de son secrétaire particulier, Gérald Gérin et chez un expert-comptable proche du parti.

Dans ce dossier, les soupçons portent sur les salaires versés à 20 assistants d'élus du Front national au Parlement de Strasbourg, dont les noms figuraient aussi dans l'organigramme du parti au début de l'enquête lancée en mars 2015.

Ces doubles étiquettes laissent supposer aux enquêteurs qu'ils sont affectés à d'autres tâches que le seul Parlement tout en étant rémunérés sur des fonds européens.

Dans un communiqué, le Front national a dénoncé mercredi une «opération politique» initiée par le président français François Hollande et son premier ministre Manuel Valls «dans le but d'entraver, de surveiller et d'intimider l'opposition patriote», après la perquisition ayant visé son siège.

Début 2015, la présidence du Parlement européen avait saisi l'organisme antifraude de l'Union européenne, l'OLAF (l'Office européen de lutte antifraude), et transmis le dossier à la justice française. Le Parlement avait rappelé que ces salaires «ne peuvent (...) financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques».

Principal enjeu pour les enquêteurs: déterminer si le FN rémunère effectivement des cadres avec des fonds réservés aux activités du Parlement européen, en les employant de manière fictive à Strasbourg. Ce détournement pourrait constituer un abus de confiance.

Le parti réfute toute irrégularité.