La Turquie a annoncé samedi avoir resserré les conditions d'entrée sur son territoire des ressortissants de l'Irak voisin afin de mieux lutter contre l'immigration clandestine, comme l'en presse l'Europe depuis plusieurs semaines.

Jusque-là, tous les Irakiens pouvaient séjourner pendant trente jours en Turquie en bénéficiant d'un simple coup de tampon délivré dans un poste-frontière.

Selon les nouvelles règles dévoilées par le ministère turc des Affaires étrangères, ce système a été supprimé. Désormais, seuls les Irakiens détenteurs d'un visa ou d'un permis de séjour émis par un pays de l'espace Schengen, les États-Unis, le Royaume-Uni ou l'Irlande pourront bénéficier d'une procédure d'entrée simplifiée.

Tous les autres devront faire une demande de visa en bonne et due forme, une procédure nettement plus contraignante.

«Ces changements entrent dans le cadre du combat déterminé conduit par notre pays contre l'immigration illégale», a déclaré le porte-parole de la diplomatie turque, Tanju Bilgiç, dans un communiqué.

La date de mise en place du nouveau système n'a pas été précisée.

La Turquie est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer dans l'Union européenne (UE). Elle accueille quelque 2,7 millions de Syriens et environ 300 000 Irakiens qui ont quitté leur pays en guerre.

Bruxelles exerce depuis quelques semaines une intense pression sur Ankara pour qu'elle réduise significativement le flot des migrants vers l'Europe.

«Il faut que la Turquie aligne sa politique de visas sur celle de l'Europe (...) sinon il n'y aura pas de tarissement du flux», avait affirmé jeudi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'occasion d'une tournée en Grèce et en Turquie.

L'an dernier, plus de 850 000 migrants sont entrés en Grèce depuis la Turquie, selon L'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La Turquie et l'UE ont signé fin novembre un «plan d'action» qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de leur engagement de mieux contrôler leurs frontières et de lutter contre les passeurs.