Le gouvernement allemand souhaite faciliter la déportation de criminels étrangers, dans la foulée des agressions commises la veille du Jour de l'An à Cologne.

Deux ministres ont expliqué qu'une réforme des lois sur la déportation et les crimes sexuels réduira de manière «importante» les obstacles à l'expulsion des étrangers qui commettent des crimes graves.

Le ministre de la Justice Heiko Maas et le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière ont déclaré aux journalistes, mardi à Berlin, que les étrangers qui écopent de peines d'emprisonnement pour des crimes de violence physique, y compris les agressions sexuelles, ou pour des dommages à la propriété pourront être déportés.

«C'est une réplique dure mais juste du gouvernement à ceux qui viennent se réfugier ici, mais qui croient pouvoir perpétrer des crimes», a dit M. de Maizière.

Même une peine de prison suspendue pourrait entraîner une déportation. Les crimes couverts par les nouvelles mesures comprennent les meurtres, les voies de fait, les agressions sexuelles, les vols avec violence et même le vol à l'étalage à répétition. Les peines infligées aux mineurs seraient aussi touchées.

Une peine de plus d'un an de prison augmenterait le risque de déportation, a dit le ministre de Maizière.

«Cette proposition réduit grandement les obstacles à l'expulsion possible des étrangers qui ont commis des crimes en Allemagne», a expliqué le ministre.

Le ministre Maas a reconnu que la colère populaire suscitée par les agressions de Cologne a mené à l'élaboration rapide des réformes.

«Nous le devons aux victimes de ces crimes graves», a-t-il dit, avant d'ajouter que ces mesures sont aussi nécessaires pour «protéger la très vaste majorité de réfugiés innocents en Allemagne. Ils ne méritent pas d'être regroupés avec les criminels étrangers.»

Il a ensuite révélé que les lois allemandes sur les crimes sexuels seront modifiées pour offrir une meilleure protection aux victimes qui sont prises par surprise ou qui n'osent pas résister par crainte de blessure.

«C'est aussi le genre de situation que nous avons constaté à Cologne, où des victimes ont été confrontées à des hordes d'hommes», a-t-il dit.

La police de Cologne dit avoir reçu 553 plaintes criminelles en lien avec les attaques du Nouvel An. Environ 45% des plaintes sont de nature sexuelle.

Les policiers affirment que la majorité des suspects seraient des étrangers, y compris des demandeurs d'asile. Plusieurs suspects seraient d'origine «arabe ou nord-africaine».

Les changements proposés devront être approuvés par le cabinet et le Parlement.

Plusieurs réfugiés qui commettent des crimes évitent actuellement d'être déportés puisque les risques auxquels ils seraient exposés dans leur pays d'origine sont jugés supérieurs à la raison de leur déportation.

La police de Cologne a identifié 23 suspects en lien avec les incidents du Nouvel An. La police fédérale, qui est responsable de la sécurité du réseau ferroviaire, en a identifié 32.

L'Allemagne a accueilli près de 1,1 million de demandeurs d'asile l'an dernier.

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