Deux hommes d'origine syrienne ont été interpellés vendredi à Genève, qui est en alerte renforcée en raison d'une menace djihadiste, et des traces d'explosifs ont été trouvées dans leur voiture, a annoncé la télévision publique suisse RTS.

Une opération de police est en cours sur le territoire suisse, sur une route menant à la frontière française, indique la RTS.

La police genevoise a refusé de préciser si ces interpellations avaient un lien avec les quatre hommes qui sont activement recherchés à Genève depuis mercredi à la suite d'informations fournies par un service de renseignement étranger.

C'est le quotidien régional français Le Dauphiné Libéré qui avait dans un premier temps fait part de ces arrestations, avant que les médias suisses ne confirment la nouvelle.

Le dispositif d'alerte suite à une menace djihadiste «précise» était maintenu vendredi à Genève et le niveau d'alerte restait limité à 3, sur une échelle maximale de 5, a indiqué à l'AFP la porte-parole du Département de sécurité.

«Pour l'instant, il n'y a aucun changement à la situation de sécurité», a dit Mme Emmanuelle Lo Verso.

La police suisse recherchait jeudi au moins quatre personnes liées à la mouvance djihadiste à Genève, où la sécurité a été renforcée en réponse à une «menace terroriste», moins d'un mois après les attentats de Paris, et le niveau d'alerte porté à 3.

Le procureur général de la Confédération a annoncé dans un communiqué avoir ouvert mercredi une enquête pénale «sur la base d'une menace terroriste dans la région de Genève». «Le but principal est d'empêcher un évènement terroriste», avait expliqué le procureur.

Pierre Maudet, le chef du Département de sécurité de Genève a cependant tenu à rassurer. «Nous ne sommes pas dans le cas de figure de Bruxelles et on ne peut pas dire qu'un attentat a été déjoué ici jeudi», a-t-il déclaré au journal Le Temps.

Après les attentats de Paris du 13 novembre, la capitale belge avait été soumise pendant quatre jours à une alerte de niveau maximal par crainte d'un attentat.

Selon Le Temps, la Confédération a été alertée par les services de renseignement américains. Ils ont identifié trois cellules djihadistes à Toronto, à Chicago et à Genève. Une photo de quatre individus, brandissant un doigt, le signe de ralliement au groupe État Islamique a été transmise à tous les policiers mercredi et diffusée dans la presse.

«On ne connaît pas leur nom, on ne sait pas d'où ils viennent, ils auraient des noms de guerre», révèle une source proche du dossier citée par Le Temps.

Au siège européen des Nations unies, le Palais des Nations, fouillé et évacué dans la nuit de mercredi, l'alerte était aussi maintenue, mais le dispositif de nombreux gardes de l'ONU armés de fusils automatiques était un peu allégé par rapport à celui de jeudi.

Une réunion sur la Syrie entre émissaire de l'ONU, vice-ministres américain et russe, prévue vendredi ne s'est pas tenue au siège de l'ONU, mais dans un lieu secret et aucune couverture médiatique n'aura lieu, ont annoncé jeudi les Nations unies.

L'ambassade des États-Unis en Suisse a invité ses citoyens à la prudence. Elle les appelle à «rester vigilants à tout moment» et à «s'informer des nouvelles locales» avant de se déplacer.

-Avec lapresse.ca et Le Dauphiné Libéré

PHOTO LE MATIN

Le quotidien Le Matin publie une photo de quatre hommes barbus, qui aurait été fournie par les autorités américaines à la police suisse. Ils sont assis, le doigt en l'air à la façon des combattants de l'EI.