La «Dame de Fer» adorait le velours, les boutons et les escarpins, et contrôlait soigneusement son image de femme de pouvoir à travers ses tenues vestimentaires, racontent les proches de l'ex-première ministre britannique à l'occasion de la vente de ses effets personnels chez Christie's.

Son secrétaire privé, Charles Powell, commente «le secret coupable de son amour des vêtements, qu'elle aimait choisir et dont elle adorait parler», dans le catalogue de la vente du 15 décembre mis en ligne cette semaine.

«Elle savait que ses choix vestimentaires seraient minutieusement scrutés et construiraient son image. Ils devaient renforcer le sentiment qu'elle était une femme au pouvoir dans un monde d'hommes», souligne Charles Powell, qui l'a accompagnée de 1983 à 1990.

Sa coquetterie alla même jusqu'à inquiéter les services de sécurité russes le jour où elle arriva à Moscou accompagnée de son garde du corps aux poches déformées par ce qui semblait être des armes de gros calibre. En fait, il s'agissait de la paire d'escarpins que Lady Thatcher enfila une fois entrée dans le Kremlin, abandonnant ses grosses bottes fourrées.

«Elle détestait les pantalons (...) la seule fois où elle en a enfilé une paire, c'était pour descendre dans une mine», raconte Cynthia Crawford, son assistante personnelle.

Maggie, dont la mère était couturière et le père épicier, adorait les boutons et son assistante «lui achetait toujours des boutons» à Londres, mais aussi New York, La Nouvelle-Orléans... «Nous les prenions sur une veste pour les recoudre sur une autre. Nous ne les jetions pas, car certains coûtaient très cher», précise Cynthia Crawford.

En voyage, la couleur de ses tenues était étudiée de façon à correspondre au pays visité - en Pologne, le vert de l'espoir, en Israël, un tailleur bleu pâle avec une bordure crème, couleurs proches du drapeau national.

La fidèle assistante tenait un journal de bord afin que Margaret Thatcher n'apparaisse pas deux fois de suite dans la même tenue, en particulier pendant les débats télévisés au Parlement.

Quant à ses iconiques sacs à main, «ils devaient être assez grands pour pouvoir contenir un poudrier, du rouge à lèvres, un peigne, et un petit carnet avec un stylo ou une feuille format A4 pliée».