Deux militaires bosniens ont été tués à l'arme automatique mercredi soir près d'une caserne à Sarajevo par un homme qui s'est suicidé peu après l'attaque, a indiqué la police, qui n'exclut pas un acte commis par un islamiste.

Un troisième militaire a été blessé.

Peu avant minuit, l'assaillant s'est suicidé dans la maison dans laquelle il s'était retranché après l'attaque.

«Lorsque les forces policières ont cerné la maison, une détonation a retenti. Ils ont trouvé dans la maison le cadavre d'un homme qui s'est suicidé», a déclaré à la presse Vehid Cosic, un responsable policier.

L'attaque a été perpétrée dans un bureau de paris, en banlieue de la capitale bosnienne, près d'une caserne.

«Un homme a tiré à l'arme automatique. Deux personnes ont été tuées et il s'agit des membres des forces armées de Bosnie-Herzégovine», a déclaré à la presse un porte-parole de la police, Irfan Nefic.

«En quittant les lieux, il a tiré aussi en direction d'un autobus à bord duquel le chauffeur et deux personnes ont été blessés par des débris de verre», a ajouté M. Nefic.

Le directeur de l'agence bosnienne chargée des actes de terrorisme (Sipa), Perica Stanic, a déclaré au quotidien Dnevni Avaz que, selon la description des témoins, l'assaillant était «probablement» un membre de la mouvance islamiste.

D'autres médias ont également évoqué cette hypothèse.

«Je ne peux dire rien de plus. On le saura après l'enquête», a éludé le porte-parole de la police.

«Tirer contre des militaires signifie tirer contre l'État. Nous allons sanctionner ça dans les jours qui viennent», a réagi le premier ministre bosnien, Denis Zvizdic, à l'issue d'une réunion d'urgence avec des responsables des forces de l'ordre du pays.

Ils ont tous refusé de dire si l'assaillant était un islamiste, sans toutefois rejeter une telle hypothèse.

Des dizaines de policiers des forces spéciales avaient été dépêchés sur place et avaient cerné dans la soirée la maison où s'était retranché l'assaillant, un musulman de 34 ans, qui, selon la chaîne de télévision privée locale N1, fréquentait depuis un an des membres de la mouvance islamiste locale.

Peuplée de 3,8 millions d'habitants, la Bosnie compte environ 40% de musulmans qui dans leur écrasante majorité suivent un islam modéré. Le reste de la population est formée notamment de chrétiens, orthodoxes et catholiques.

En avril dernier, un islamiste bosnien a perpétré une attaque contre un commissariat de police à Zvornik. Au cri d'«Allah Akbar !», l'homme âgé de 24 ans, armé d'un fusil à pompe, a tué un policier présent devant le poste de police.

Il avait continué à tirer sur les policiers dans le commissariat, en blessant deux autres, avant d'être lui-même abattu.

Pendant la guerre intercommunautaire (1992-95), la Bosnie avait accueilli sur son sol des centaines d'islamistes venus notamment de pays arabes pour épauler les forces musulmanes.

Ces combattants étrangers ont quitté le pays, mais leur interprétation rigoriste de l'islam a été adoptée par certains musulmans de Bosnie qui, 20 ans plus tard, partent aussi combattre aux côtés des djihadistes en Syrie et en Irak.