Le premier ministre britannique, David Cameron, a jugé lundi que les attaques perpétrées vendredi à Paris «auraient pu avoir lieu» au Royaume-Uni, sept attentats ayant été évités au cours des «six derniers mois» dans le pays.

«Nos services de sécurité et de renseignement ont empêché quelque chose comme sept attaques au cours des six derniers mois, même si ces attaques étaient d'une moindre envergure», a déclaré le premier ministre à la BBC Radio 4. Évoquant les attentats de Paris qui ont fait 129 morts, il a ajouté: «Cela aurait pu avoir lieu ici».

«Nous étions au courant qu'il y avait des cellules en Syrie qui radicalisent des gens dans nos pays et qui sont susceptibles de renvoyer des gens pour perpétrer des attaques», a également dit David Cameron qui s'exprimait d'Antalya, en Turquie, où il participe à un sommet du G20.

Il a aussi annoncé le renforcement des services de sécurité et des mesures de sécurité entourant le transport aérien, après l'écrasement d'un avion russe en Égypte il y a 15 jours, revendiqué par le groupe armé État islamique.

En ce qui concerne la sécurité aérienne, Londres veut doubler d'ici 2020 les dépenses, qui se montent actuellement à 9 millions de livres (18,15 millions de dollars), selon Downing Street. L'accent sera mis notamment sur le contrôle des passagers et du fret, ainsi que sur l'évaluation des aéroports où les citoyens britanniques sont nombreux à transiter, avec une aide apportée aux pays qui seront jugés les plus vulnérables, selon un communiqué.

Le gouvernement britannique veut aussi renforcer ses services de renseignement et de sécurité, avec l'embauche de 1900 personnes supplémentaires, ce qui devrait augmenter les effectifs des services de sécurité intérieure (MI5), extérieure (MI6) et de surveillance (GCHQ) de près de 15 %. Actuellement ces services comptent 12 700 personnes.

«Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de nos citoyens, mais nous vivons dans un monde très, très dangereux», a souligné M. Cameron sur la BBC.

«C'est le combat de notre génération. La maladie de la violence de l'extrémisme islamiste est un défi que nous devons affronter avec tous nos moyens», a ajouté David Cameron.

Il a estimé qu'il n'était pas possible de «gérer le soi-disant État islamique sans obtenir un règlement politique en Syrie vous permettant d'affaiblir de façon permanente et de détruire cette organisation».

Le premier ministre a jugé qu'il y avait «des signes d'espoir» qui ressortaient des discussions sur la Syrie menées samedi à Vienne. Il s'est également entretenu lundi avec le président russe Vladimir Poutine sur ces questions.

Concernant d'éventuelles frappes britanniques en Syrie, auxquelles le Parlement national s'était opposé en août 2013, David Cameron a répété vouloir continuer à tenter de convaincre les gens que si l'EI «ne reconnaît pas les frontières syriennes et irakiennes», «nous ne devrions pas le faire non plus».