Plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage dimanche aux victimes de la catastrophe routière de Puisseguin (sud-ouest de la France) lors de rassemblements dans le village voisin de Petit-Palais-et-Cornemps, dont beaucoup étaient originaires.

L'accident, survenu vendredi lors d'une collision entre un autocar et un camion, a fait 43 morts, selon un bilan définitif des autorités qui a mis fin à deux journées de doute sur le nombre exact de personnes décédées dans l'autocar.

Roses blanches à la main ou brassards noirs pour certains, entre 4000 et 5000 personnes, d'après les gendarmes, se sont massées dimanche après-midi sur la place centrale de Petit-Palais-et-Cornemps pour une marche silencieuse autour du village.

Au total, une vingtaine de communes de cette région viticole du vignoble de Saint-Émilion, au nord-est de Bordeaux, ont perdu des habitants dans la tragédie.

Sous un doux soleil d'automne, le cortège s'est ébranlé avec à sa tête les familles des disparus, suivies des élus municipaux, dont la maire, Patricia Raichini, qui a elle-même perdu trois belles-soeurs dans l'accident.

Quelques heures auparavant, environ 350 personnes, là aussi familles et proches des victimes, avaient pris part en fin de matinée à une cérémonie autour de l'église romane en pierres blondes du village, trop exigüe pour accueillir tous les participants.

« Votre départ marque le début d'une nouvelle vie pour notre village qui va être extrêmement difficile à reconstruire, notre peine est immense », a déclaré à l'adresse des défunts un élu municipal, Jérémie Bessard.

« C'est un siècle qui est parti de chez nous », a témoigné, la gorge nouée, Georges Puyastier, un chasseur venu d'un village voisin, en évoquant les victimes, pour la plupart des personnes âgées.

Le président français François Hollande lui-même est attendu mardi à Petit-Palais-et-Cornemps pour participer un nouvel hommage, lors d'une cérémonie laïque en présence de la population, de membres du gouvernement et d'élus de la région.

À quelques kilomètres de là, sur les lieux du drame, pompiers et enquêteurs spécialisés de la gendarmerie ont achevé en fin de journée dimanche le pénible travail de désincarcération des corps calcinés prisonniers des carcasses des deux véhicules.

« Nous avons extrait 43 corps, 41 corps dans le bus, plus les deux corps du camion [...] Pour nous, c'est un bilan définitif », a déclaré le commandant Patrick Chilliard, du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.

L'identification des dépouilles pourrait prendre jusqu'à trois semaines, selon un responsable de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN).

De nouveaux experts sont attendus lundi pour tenter de déterminer les causes de la collision et expliquer le soudain embrasement, qui s'est produit immédiatement après, de l'autocar et du camion.

La collision meurtrière s'est produite tôt vendredi sur une route secondaire aux abords de Puisseguin. Selon les premiers éléments de l'enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route quand le bus l'a percuté au niveau d'un virage.

Cet accident est le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (est) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes, dont 44 enfants.