Le parti de droite de l'ancien président français Nicolas Sarkozy a exclu mercredi l'une de ses candidates les plus populaires aux élections régionales du mois de décembre, après qu'elle eut déclaré que la France était un «pays de race blanche» - une remarque qui a suscité la controverse bien au-delà des rangs du parti.

Nadine Morano, qui était ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle lorsque M. Sarkozy était au pouvoir, a été unanimement écartée d'une liste dans l'est du pays par le comité d'investiture du parti Les Républicains - le nouveau nom de l'Union pour un mouvement populaire (UMP).

M. Sarkozy avait compté sur les efforts de son ancienne ministre pour rejoindre les électeurs plus à droite du spectre politique.

Mais les propos qu'elle a tenus le 26 septembre à une émission de télévision populaire et qu'elle a répétés plusieurs fois depuis ont fait scandale dans toute la France puisqu'ils portent atteinte aux nombreuses populations immigrantes originaires du Maghreb et du reste de l'Afrique, ainsi qu'aux habitants des départements et territoires d'outre-mer comme la Guadeloupe. Mme Morano s'est inquiétée que l'afflux important d'immigrants modifie le paysage «blanc» de la France.

La politicienne s'est toutefois défendue en disant que ses remarques avaient été prises hors contexte et qu'elle ne faisait que citer l'ancien président Charles de Gaulle, considéré comme un héros par de nombreux Français.

Certains experts affirment cependant que l'ancien général n'a jamais prononcé ces paroles, du moins pas en public.

Nicolas Sarkozy n'avait plus d'autre choix que de demander l'exclusion de sa fidèle disciple. Il avait exigé que sa candidate s'excuse pour ses propos, ce qu'elle a refusé de faire.

Certains détracteurs estiment que Mme Moreno aurait dû être exclue complètement du parti.

Nadine Morano a participé mercredi à une session du Parlement européen, où elle siège comme députée, mais n'a pas assisté à la réunion de son parti où les membres ont décidé de l'écarter.