Des membres de premier plan du parti travailliste veulent défier leur nouveau leader, Jeremy Corbyn, en votant en faveur de frappes britanniques contre le groupe État islamique (EI) en Syrie, rapporte le Sunday Times.

La moitié du cabinet fantôme du principal parti d'opposition serait prête à donner son aval au premier ministre conservateur David Cameron, qui souhaite obtenir un consensus du Parlement pour effectuer des frappes en Syrie, lors d'un vote qui pourrait avoir lieu le mois prochain selon le journal britannique.

« Une majorité de la chambre des Communes est pour des raids aériens sur la Syrie si Cameron a un vrai plan ciblant l'EI », a assuré au journal un membre du gouvernement fantôme du Labour.

« La moitié du cabinet fantôme le soutiendra », a-t-il ajouté.

En septembre l'an dernier, M. Cameron avait obtenu l'autorisation du Parlement pour participer aux frappes de la coalition contre l'EI, mais seulement en Irak. Avec l'objectif toutefois d'élargir un jour cette mission à la Syrie.

En 2013, le Parlement avait rejeté une motion de David Cameron demandant l'autorisation de mener des raids aériens en Syrie. Le Labour s'y était opposé.

Le nouveau chef du parti travailliste, le très à gauche Jeremy Corbyn, a démissionné samedi de sa fonction de président de l'organisation pacifiste « Stop the war coalition ».

« Mon travail est désormais de diriger le Labour, y compris dans la lutte pour la paix et la justice internationale, et ceci requiert toute mon attention », a-t-il indiqué dans un communiqué présentant sa démission.

Le groupe « Stop the War coalition », créé à l'origine pour protester contre l'intervention américaine en Afghanistan après le 11 Septembre 2001, est opposé aux frappes aériennes en Syrie.

Cette déclaration parue dans le Sunday Times vient couronner une première semaine chaotique pour le leader de 66 ans, élu triomphalement à la tête du Labour le 12 septembre.

Malgré la forte légitimité que lui offrent les résultats des primaires, plusieurs députés du Labour ont critiqué ses positions économiques et le jugent peu capable de remporter les élections de 2020.

Jeremy Corbyn qui s'est par le passé prononcé pour une abolition de la monarchie, s'est aussi attiré les critiques de la presse de droite après s'être abstenu de chanter « God save the Queen » à une cérémonie commémorant la Deuxième Guerre mondiale.