La police espagnole a découvert un cadavre qui pourrait être celui d'une pèlerine américaine ayant disparu en avril sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle après avoir interpellé vendredi l'auteur présumé du crime, a annoncé samedi le ministre de l'Intérieur.

Les restes découverts «semblent correspondre à ceux de Denise, et l'homme arrêté hier (vendredi) pourrait être l'auteur», de son meurtre, a déclaré samedi à des journalistes le ministre Jorge Fernández Díaz, qui s'est rendu sur place près d'Astorga en Galice (nord de l'Espagne).

Jeudi, la police espagnole avait annoncé que des fouilles à grande échelle étaient menées. Puis, vendredi un juge d'instruction a ordonné l'arrestation de l'homme dont l'identité n'a pas été révélée, a annoncé le tribunal supérieur de la région de Castille-et-Léon dans un communiqué.

Le suspect, âgé de 39 ans selon la presse, a été amené dès vendredi dans une propriété non loin d'Astorga.

«Il a indiqué à la police l'endroit où se trouvait le cadavre, entre des branchages et dont l'état de décomposition est avancé», indique le texte.

«Dans l'attente des examens indiqués, il semble que ce corps sans vie soit celui de la pèlerine américaine», précise la justice, ajoutant qu'une autopsie sera pratiquée dans une ville voisine.

Denise Pikka Thiem, âgée de 40 ans, avait entrepris de marcher seule sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle était portée disparue depuis le 4 avril, date d'un dernier message à une amie lui disant qu'elle se trouvait à Astorga.

Sa disparition avait même amené le sénateur républicain américain John McCain à écrire au premier ministre espagnol Mariano Rajoy, en lui demandant de tout faire pour la retrouver et d'autoriser la police fédérale américaine (FBI) à enquêter.

Samedi, le chef du gouvernement a adressé au sénateur une lettre pour l'informer de ces développements, diffusée par ses services.

«Dans l'attente des examens de légistes définitifs, tout porte à croire qu'il s'agit du corps de mademoiselle Denise Pikka Thiem», écrit-il dans cette missive où il présente les «condoléances de tous les Espagnols».

Les autorités «travailleront sans relâche pour éclaircir tous les détails de cet horrible crime», a-t-il ajouté.

La police espagnole avait jusque-là passé au peigne fin les contacts en Espagne de la pèlerine, quelque 200 personnes de 20 nationalités différentes rencontrées au cours de son voyage, a expliqué le ministre.

Le chemin de Saint-Jacques est fréquenté chaque année par des centaines de milliers de personnes venues des cinq continents. Le suspect sera déféré devant la justice dans les prochaines heures.