Plus de 300 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier, bien plus que pour l'ensemble de l'année dernière, et plus de 2500 personnes sont mortes en mer après avoir tenté de rallier l'Europe, a annoncé vendredi le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

«Le nombre de réfugiés et migrants ayant traversé la Méditerranée cette année dépasse maintenant les 300 000, environ 200 000 ayant atteint la Grèce et 110 000 l'Italie», contre quelque 219 000 en 2014, a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point de presse.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que plus de 2000 migrants et réfugiés étaient arrivés en Espagne depuis janvier.

Une grande partie de ceux qui arrivent en Europe est constituée de Syriens qui fuient la guerre dans leur pays.

Mme Fleming a expliqué que les Syriens venaient désormais directement en Europe à cause de la détérioration de leurs conditions de vie dans les pays voisins de la Syrie en raison de la réduction de l'aide humanitaire.

Mais traverser la Méditerranée comporte un risque élevé.

Quelque 2500 migrants ont péri lors de cette traversée depuis le début de l'année, a signalé Mme Fleming, précisant que ce chiffre ne comprenait pas les morts et portés disparus au large de la Libye après un nouveau naufrage survenu jeudi.

En 2014, quelque 3500 migrants et réfugiés avaient trouvé la mort ou avaient été portés disparus en Méditerranée, selon le HCR.

Cette année, comme l'an dernier, la traversée de la Méditerranée reste l'itinéraire maritime le plus dangereux pour les migrants et réfugiés, a déploré la porte-parole de l'agence onusienne.

En Méditerranée, les gardes-côtes libyens menaient depuis jeudi des opérations de secours au large de la ville de Zouara. Selon le HCR, deux bateaux transportant au total environ 500 réfugiés et migrants ont fait naufrage et environ 200 d'entre eux sont portés disparus.

Mercredi, une autre embarcation avait fait naufrage, également au large de la Libye. D'après certains des survivants interrogés par les travailleurs humanitaires du HCR, les passeurs ont fait payer un supplément aux passagers qui souhaitaient sortir de la cale pour respirer, a expliqué Mme Fleming à Genève.

Un survivant, un chirurgien orthopédique originaire de Bagdad en Irak a expliqué au HCR qu'il avait dû débourser 3000 euros (4450 $) pour que sa femme et son fils de deux ans puissent voyager sur le pont supérieur de l'embarcation.