Une pétition réclamant l'arrestation du premier ministre israélien pour crimes de guerre lors de sa visite à Londres en septembre a rassemblé près de 80 000 signatures sur le site officiel du Parlement britannique, se rapprochant du seuil nécessaire pour qu'un débat parlementaire soit envisagé.

Cette pétition électronique lancée le 7 août par Damian Moran, un développeur de logiciels qui vit à Manchester, rassemblait 79 000 signatures lundi en début d'après-midi. Le nombre de signataires était donc proche des 100 000 signatures qui constituent un préalable nécessaire, mais non impératif à l'organisation d'un débat des députés britanniques.

Elle réclame que Benyamin Nétanyahou soit arrêté «à son arrivée au Royaume-Uni, pour le massacre de plus de 2000 civils en 2014», lors de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza.

Le gouvernement britannique, tenu de répondre quand une pétition dépasse les 10 000 signatures, a rétorqué que «selon la loi britannique et internationale, les dirigeants de gouvernements étrangers en visite, comme le premier ministre Nétanyahou, disposent de l'immunité contre toute procédure judiciaire et ne peuvent être arrêtés ni détenus».

Londres, qui a invité M. Nétanyahou pour une visite en septembre, rappelle aussi dans sa réponse que le premier ministre David Cameron «a été clair sur le fait que le Royaume-Uni reconnaît le droit d'Israël à apporter une réponse proportionnée pour se défendre, dans le cadre des lois humanitaires internationales».

Interrogé par la chaîne qatarie Al-Jazeera, Damian Moran a expliqué qu'il ne s'attendait aucunement à ce que M. Nétanyahou soit arrêté, mais espérait que sa pétition lancerait un débat sur les actions militaires d'Israël et le soutien que lui apporte le Royaume-Uni.