Le syndicat des fonctionnaires grecs, Adedy, a appelé lundi à une grève de 24 heures mercredi, jour probable du vote au Parlement de nouvelles mesures de rigueur, décidées lundi matin à Bruxelles, en échange d'un nouveau prêt sur trois ans à la Grèce.

Un premier rassemblement de l'Adedy et de petits partis de gauche, non représentés au Parlement et hostiles à l'austérité et à l'euro, a eu lieu lundi soir sur la place Syntagma, sous le Parlement dans le centre d'Athènes.

«Nous appelons à une grève de 24 heures, lors du vote de l'accord antipopulaire et à des manifestations à 16H00 GMT (19h00 locales) sur la place Syntagma», a indiqué un communiqué de l'Adedy.

Il s'agit de la première grève depuis l'arrivée au pouvoir du parti de la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras fin janvier. Ce parti avait organisé les grandes grèves et manifestations antirigueur entre 2010 et 2014, lors des deux précédents plans de rigueur imposés par les créanciers en échange de prêts de plus de 240 milliards d'euros.

Le syndicat des collectivités locales Poe-Ota a également appelé à une grève de 24 heures mercredi.

Lundi soir les manifestants agitaient des banderoles de l'Adedy réclamant «Suppression de l'austérité, effacement de la dette». Celles du petit parti de gauche Antarsya proclamaient: «Non au nouvel accord», «Renversement de la politique du gouvernement», «Non jusqu'à la fin». Certains manifestants ont brulé un drapeau de Syriza, selon une photographe de l'AFP.

Selon la police, quelque 700 manifestants étaient rassemblés lundi soir à Athènes.

Lundi matin, les 19 États membres de la zone euro ont trouvé un accord pour négocier une nouvelle aide financière sur trois ans à la Grèce, accompagné de difficiles mesures d'austérité.

Une condition nécessaire imposée par l'UE pour finaliser cet accord est le vote d'ici mercredi de certaines de ces mesures par le Parlement. C'est un pari difficile pour le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dont le groupe parlementaire, 149 députés sur les 300 de l'Assemblée, a déjà connu de premières fissures la semaine dernière.

«Malheureusement la démocratie n'existe plus, cet accord est honteux», a estimé le sexagénaire Thanassis Samaras, au chômage depuis plusieurs années, qui manifestait lundi soir à Syntagma.

Le groupe parlementaire de Syriza ainsi que celui des Grecs Indépendants, petit parti (13 députés) membre de la coalition gouvernementale, vont se réunir mardi pour examiner le projet de loi avant la réunion de l'Assemblée «probablement» mercredi, a-t-on confirmé de source parlementaire.