La Russie a confirmé jeudi son opposition résolue à l'idée de créer un tribunal spécial mandaté par l'ONU pour juger les responsables de l'écrasement du Boeing malaisien abattu en juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine.

La Malaisie a distribué mercredi à ses partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU une proposition de résolution créant ce tribunal.

Le Boeing 777 (vol MH-17) de Malaysia Airlines a été abattu le 17 juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine au moment où des combats opposaient séparatistes prorusses et forces gouvernementales ukrainiennes dans cette zone.

L'Ukraine et les États-Unis affirment que l'appareil a été abattu par un missile sol-air fourni par Moscou aux séparatistes tandis que la Russie a accusé l'armée ukrainienne.

«Ce n'est pas le bon moment et c'est contre-productif», a déclaré à la presse le représentant permanent adjoint russe à l'ONU Petr Iliichev. Il a confirmé que la Russie allait tenter d'empêcher l'adoption de ce texte.

Kuala Lumpur est soutenu par plusieurs pays, dont les Pays-Bas, d'où étaient originaires la majorité des passagers de l'avion, mais Moscou peut mettre son veto à toute résolution en tant que membre permanent du Conseil.

Le projet de résolution, dont l'AFP a eu copie, est placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies, c'est-à-dire que les pays membres s'exposeraient à des sanctions s'ils ne coopèrent pas avec le tribunal.

Celui-ci «serait un moyen efficace de garantir un processus indépendant et impartial d'attribution des responsabilités», souligne le texte. Il décrit l'attaque de l'avion comme «une menace contre la paix et la sécurité internationale» et exige que chaque État membre collabore pleinement avec le tribunal.

Toujours selon le projet, «le tribunal international aura pour seul objectif de poursuivre en justice les personnes responsables de crimes liés» à cette affaire. Le Conseil devra aussi adopter les statuts de cette nouvelle instance, similaire à d'autres tribunaux ad hoc dépendant de l'ONU.

Peu après l'écrasement, le 22 juillet 2014, le Conseil avait adopté une résolution exigeant «que les responsables de cet incident répondent de leurs actes et que tous les États s'associent pleinement aux efforts déployés pour établir les responsabilités».