Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé mercredi que deux hommes interpellés la veille en France figurent sur la liste des membres de l'ETA «les plus recherchés en France et en Espagne», chargés de branche logistique.

L'opération menée par la garde civile espagnole et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Ossès (Pyrénées-Atlantiques, sud-ouest de la France) a débouché sur l'interpellation de Xabier Goyenechea, 35 ans et Joseba Reta, 56 ans, «en charge du département technico-logistique» de l'organisation, précise le ministère dans un communiqué.

Cette branche «technique et logistique» avait remplacé la branche «militaire et logistique», depuis 2014, sans doute une conséquence de la décision de l'ETA de renoncer à la lutte armée.

Selon les autorités espagnoles le premier avait par le passé organisé des actions de «kale borroka» (lutte urbaine en basque) dans la ville de Renteria, au Pays basque et participé «à diverses actions violentes» et «actes de sabotage» pour lesquels il était recherché.

Il est également soupçonné d'avoir participé au vol de six véhicules en 2010 chez un concessionnaire de Dammarie-les-Lys, près de Paris. Un policier qui avait tenté d'arrêter les fuyards avait été tué par balle, devenant le premier agent de police français tué par l'ETA.

Les empreintes du deuxième homme, déjà condamné pour appartenance à une organisation terroriste, avaient été retrouvées sur du matériel de l'ETA saisi en 2010, notamment.

Ils ont été arrêtés en compagnie de deux Français qui les hébergeaient, précise-t-on de même source.

Ces arrestations interviennent après la découverte à Biarritz (sud-ouest de la France) fin mai d'une cache d'armes de l'organisation, qui s'était engagée à sceller ses arsenaux en vue de leur remise dans le cadre d'un «processus de paix», que Madrid et Paris ont toujours refusé.

Les gouvernements espagnol et français sont «des ennemis de la paix. À quoi répond sinon le scénario consistant à attaquer le processus ayant pour objectif de mettre hors d'usage les armes de l'ETA?», avait accusé début juin l'ETA dans un communiqué.

L'ETA, tenue pour responsable de la mort d'au moins 829 personnes lors d'attentats commis au nom de sa lutte pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, a renoncé à la lutte armée en octobre 2011.

Depuis, elle exige sans succès pour se dissoudre une négociation notamment pour régler la question des quelque 470 détenus de l'ETA incarcérés en France et en Espagne.