Débarrassé des scandales judiciaires, Dominique Strauss-Kahn va-t-il revenir en politique? L'intéressé a fait savoir que non, mais son aura d'économiste réputé reste forte en France comme l'illustre un sondage le plaçant devant François Hollande comme meilleur candidat pour la présidentielle de 2017.

Selon cette enquête de l'institut Viavoice publiée jeudi par le quotidien de gauche Libération, DSK, 66 ans, n'est devancé dans une liste des meilleurs postulants socialistes éventuels que par le premier ministre Manuel Valls (47 %).

DSK récolte 37 % des suffrages, devant l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 Ségolène Royal (32 %), la maire de Lille (nord) Martine Aubry (28 %) et l'ex-ministre rebelle Arnaud Montebourg (24 %), le président François Hollande, toujours très impopulaire en France, n'obtenant que 23 %.

Ce sondage a été réalisé selon la méthode des quotas du 23 au 26 juin auprès d'un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Chez les sympathisants de gauche, M. Strauss-Kahn (45 %) n'arrive toutefois qu'en 5e position.

«Les données concernant Dominique Strauss-Kahn sont particulièrement inattendues», note le patron de l'institut Viavoice, François Miquet-Marty, après quatre ans de traversée du désert liée à sa spectaculaire arrestation à New York en mai 2011 pour des soupçons d'agression sexuelle dans un hôtel.

Fin juin, un sondage de l'institut Elabe pour la chaîne BFMTV notait déjà que près de deux Français sur cinq (38 %) souhaitaient que Dominique Strauss-Kahn revienne dans la vie publique française.

Pour Libération, qui titre jeudi «DSK, les électeurs demandent la suite», «rien n'a entamé» son crédit d'économiste réputé.

Ces dernières semaines, l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) a montré des signes d'un intérêt toujours vif pour la communication et les affaires du monde.

Sitôt la page tournée d'une autre retentissante affaire, le procès dit de l'hôtel Carlton de Lille (nord de la France) d'où il est sorti blanchi d'accusations de proxénétisme, il a ouvert un compte twitter avec un premier tweet énigmatique - «Jack is back» - qui a fait le «buzz» sur les réseaux sociaux. Fin juin, il expose, toujours via Twitter, sa vision de la crise grecque.

Plusieurs millions de personnes auraient pris connaissance de sa proposition faite aux Européens de suspendre temporairement les paiements d'Athènes figurant dans un texte de trois pages, en anglais et en français, titré: «Apprendre de ses erreurs»...

Depuis 2012, DSK travaille dans le conseil international. Ses tentatives dans le secteur des banques d'affaires ont échoué.