L'Europe de l'Ouest est frappée par une canicule précoce, la première de l'été, qui devrait durer plusieurs jours avec des risques pour la santé des personnes les plus fragiles et des épisodes de pollution atmosphérique.

Du Portugal au Royaume-Uni en passant l'Espagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, ainsi que le nord de l'Italie, le thermomètre ne devrait pas descendre sous les 30 °C, avec souvent des pics autour de 40 °C.

Instruits par la canicule meurtrière de 2003, les pouvoirs publics ont multiplié les conseils sanitaires à la population : personnes âgées, jeunes enfants et personnes vulnérables sont invités à éviter de sortir ou à se rendre dans des locaux climatisés.

Avec un maximum de 41 °C attendu à Tolède (centre), l'Espagne continuait d'étouffer mardi et une grande partie du pays était en état d'alerte face aux risques d'incendie.

Les journaux ont publié des conseils pour la nuit comme «dîner léger, éteindre tous les appareils électriques et dormir seul (si cela ne pose pas de problème de couple)».

En France, le thermomètre devait grimper parfois au-delà de 40° dans une bonne partie du pays, du sud-ouest au centre-est et à l'Île de France. Conséquence : un épisode de pollution à l'ozone était attendu mardi et mercredi en région parisienne, où il a été recommandé aux automobilistes de différer leurs déplacements ou de réduire leur vitesse.

La ministre de la Santé Marisol Touraine a présidé mardi une réunion des services de coordination des urgences sanitaires, et a appelé les entreprises à réorganiser leur temps de travail lorsqu'elles le peuvent «parce que c'est très dur de travailler à l'extérieur».

La Belgique devait aussi connaître des températures supérieures à 30° mardi qui pourraient culminer à 36° samedi.

En Wallonie (sud), les fonctionnaires effectuant des tâches pénibles, comme l'entretien des routes, ont vu leurs horaires de travail réduits d'une heure jusqu'à la fin de la vague de chaleur.

Distribution de glaçons

Si les températures se maintiennent et que les concentrations d'ozone dépassent 240g/m3 pendant deux jours, la phase d'alerte, qui prévoit notamment l'annulation de manifestations sportives ou culturelles de masse ou des limitations de la vitesse, pourrait être enclenchée.

Au Royaume-Uni où il faisait 35 °C mardi, British Rail a prévu de ralentir la vitesse de certains trains en raison de la déformation des rails due à la chaleur. Les services de santé ont dispensé leurs conseils de prudence : boire beaucoup d'eau, porter des vêtements clairs et un chapeau, ne pas laisser enfants et animaux seuls dans une voiture...

La fédération syndicale TUC a, de son côté, demandé aux employeurs de permettre aux salariés de porter de vêtements légers : «Ceux qui ne sont pas en contact avec le public devraient pouvoir se passer de collants, de cravates et de costumes», a estimé sa secrétaire générale Frances O'Grady.

Branle-bas de combat également aux Pays bas où un «plan national contre la chaleur», avec notamment distribution d'eau et de glaçons toutes les demi-heures dans les maisons de retraite, a été mis en place mardi. Il est déclenché dès qu'une température supérieure à 27 degrés Celsius est attendue pendant au moins quatre jours consécutifs.

L'alerte canicule a également été déclenchée mardi à Genève, où le thermomètre dépassait les 32 °C à la mi-journée et devrait monter jusqu'à 39 °C d'ici samedi, selon les autorités cantonales.

En Italie, la chaleur devrait toucher essentiellement le nord du pays, la Sardaigne (avec des pointes à plus de 40 °C) et la côte ouest de la Botte. Paradoxalement, il devrait faire plus frais en Sicile.

Au nord du continent, la Suède, le Danemark, la Norvège et la Finlande, où les températures sont habituellement de 15 à 20 °C en cette saison, ne seront pas totalement épargnées, avec 25 à 30 °C attendus dans les jours à venir.

En revanche, la vague de chaleur devrait s'atténuer quelque peu au Portugal, le premier pays à être touché avec des températures supérieures à 40 °C dans le centre du pays. Le thermomètre devrait perdre cinq à dix degrés entre mardi et mercredi, selon l'institut météorologique. Les autorités ont cependant maintenu sept régions en alerte orange, notamment en raison des risques de feux de forêt.