Une vague de chaleur exceptionnelle est attendue à partir de mardi et jusqu'à la fin de la semaine en France avec des températures au-delà de 40° dans plusieurs régions et 26 départements ont été placés en vigilance orange.

Les départements des régions Bourgogne, Ile-de-France et Limousin, ainsi que l'Ain, l'Allier, le Cher, la Dordogne, l'Indre, la Loire, le Loiret, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Puy-de-Dôme et le Rhône sont sous la menace d'un «épisode caniculaire précoce et durable» à partir de mardi 14h00, a averti Météo France pour qui l'épisode caniculaire devrait se prolonger «jusqu'à la fin de la semaine».La vague de chaleur, qui a touché lundi l'Espagne, «va progresser du sud-ouest au bassin parisien et au Lyonnais» et à partir de mardi après-midi «sur ces régions, les températures atteindront des valeurs caniculaires», indique l'établissement public.

Les températures maximales seront souvent au-delà de 35 degrés: 37 degrés sont attendus sur Lyon par exemple, plus de 38°C à Paris tandis que les 40°C seront atteints et parfois dépassés dans le sud-ouest. Les minimales seront aussi élevées, entre 19 et 23°C, une source de fatigue pour l'organisme.

Techniquement, on parle de canicule quand des températures très élevées sont observées pendant au moins trois jours consécutifs, le jour comme la nuit.

En 2003, la canicule avait fait 15 000 morts en France entre le 4 et le 18 août. Sur l'ensemble de l'été, le nombre de décès dus aux fortes chaleurs avait atteint au final près de 19 500, selon un bilan de l'Intitut national de santé (Inserm).

Depuis cet été meurtrier, le premier niveau du «plan national canicule» est systématiquement activé chaque année du 1er juin au 31 août.

Les trois autres niveaux (avertissement chaleur, alerte canicule et mobilisation maximale) sont activés localement en fonction des données de Météo France.

Les préfectures des départements en alerte ont réuni lundi les parties prenantes: pompiers, Samu, services de santé, maisons de retraite, associations caritatives, etc.

Registres canicule

Certaines villes ont aussi invité les personnes âgées ou vulnérables (isolées ou en situation de handicap) à s'inscrire sur le «registre canicule» de la commune pour qu'elles puissent être suivies par téléphone et bénéficier de visites à domicile. A Bordeaux par exemple, 1.500 personnes sont recensées sur le «registre canicule».

À Paris, le fichier comporte déjà 13 000 personnes. Dès mardi, les agents municipaux les contacteront pour prendre de leurs nouvelles.

À Poitiers, deux piscines municipales vont avoir des «horaires élargis» toute la semaine pour permettre de se rafraîchir.

Lors d'une visite à cette plateforme téléphonique près de Paris, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué qu'une douzaine de conseillers étaient à l'oeuvre et que l'équipe pourrait être renforcée.

«Nous sommes partis pour avoir plusieurs jours de fortes chaleurs et c'est dans la durée que la fatigue se manifeste» chez les personnes fragiles, a-t-elle souligné.

La ministre a appelé à être particulièrement vigilants avec les personnes âgées, les jeunes enfants, les travailleurs en plein air, les femmes enceintes et les malades.

Concernant les services d'urgence des hôpitaux, qui avaient été débordés en 2003, Mme Touraine a précisé sur Europe 1 qu'il n'y avait «pas de problème particulier d'effectifs» pour le moment car la plupart des personnels ne sont pas encore partis en vacances. Mais il pourra y avoir des renforts «si nécessaire», a-t-elle assuré.

Déshydratation et coup de chaleur guettent les personnes âgées, a rappelé à l'AFP Didier Armaingaud, directeur médical du groupe Korian, gestionnaire de près de 300 maisons de retraite en France, qui a mis en place «toute une série de bonnes pratiques pour les prévenir».

Ainsi, des consignes sont données pour «rafraîchir les lieux de vie et veiller à la bonne hydratation des personnes», augmenter les points d'eau et les tournées de boissons, proposer des menus spécifiques avec un apport hydrique important (soupes, fruits..).

Les équipes de soins doivent aussi renforcer la surveillance des personnes les plus à risque (insuffisants cardiaques, personnes sous traitement diurétique, etc.).

Les ouvriers travaillant en extérieur sont aussi très exposés et les entreprises doivent fournir un abri à l'ombre ou climatisé et de l'eau en quantité suffisante.