À 87 ans, Brigitta Sinka, une retraitée hongroise alerte, qui excelle dans les parties d'échecs en simultané depuis des décennies, a réalisé son rêve dimanche: battre le record du monde de parties en dépassant le score du mythique joueur cubain José Capablanca.

Soixante ans après avoir disputé ses premières parties simultanées aux Olympiades d'échecs de 1957, la «reine» des échecs hongroise a battu le record des 13 545 parties disputées par José Capablanca (1888-1942), l'un des meilleurs joueurs d'échecs du monde.«À un moment, j'ai pensé m'arrêter pour que l'on puisse se recueillir à la mémoire de Capablanca» a déclaré à l'AFP, dans un parc de Budapest où se déroulait le tournoi, Brigitta Sinka, qui, contrairement au joueur cubain, n'est pas une professionnelle.

Mais, a ajouté la pimpante octogénaire qui avait dimanche soir largement dépassé les 13 600 parties, «il y avait tellement de gens qui attendaient que je bouge les pièces, que j'ai continué».

Employée par un conglomérat communiste spécialisé dans le recyclage des métaux, Brigitta Sinka a affronté au fil des ans des centaines d'enfants lors des camps de vacances organisés par l'entreprise, notant soigneusement et faisant contresigner chaque partie.

Ce n'est qu'en 2010, alors qu'elle venait de franchir le cap des 9000 parties, qu'un historien des échecs l'a informée de l'existence du record de Capablanca.

«Je n'en avais jamais entendu parler auparavant. Du coup, je me suis dit qu'il fallait que je le batte!», a-t-elle confié à l'AFP en espérant que son exploit sera validé par le Livre Guinness des records.

Hospitalisée il y a quelques années après une attaque cardiaque, elle avait disputé 14 parties simultanées avec ses infirmières, au grand dam de son médecin qui lui ordonna d'abandonner les échecs. En vain.

«Je vais continuer aussi longtemps que ma santé me le permettra» a-t-elle affirmé, précisant qu'elle s'était déjà engagée pour jouer dans plusieurs colonies de vacances pendant l'été.