Deux étudiants britanniques ont écopé d'une mise à l'épreuve et d'une amende pour avoir volé des objets ayant appartenu à des déportés dans l'ancien camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau au sud de la Pologne, lors d'un voyage scolaire.

Les deux adolescents nés en 1998 et 1997 ont été remis en liberté après avoir été placés en détention provisoire lundi, selon la police de la région de Cracovie.

La Perse School, l'école privée huppée de Cambridge à laquelle appartiennent les deux étudiants, a affirmé mardi soir qu'ils avaient été condamnés à un an de mise à l'épreuve et écopé d'une amende de 1000 złoty (330 $).

Selon le parquet régional d'Oswiecim, les deux jeunes ont plaidé coupable et proposé eux-mêmes, comme la loi polonaise le permet, une peine de prison avec sursis, assortie d'une tutelle temporaire et d'une amende.

«Ils ont avoué les faits et ont coopéré pleinement avec les autorités. Ils sont profondément désolés pour le tort causé», a affirmé un porte-parole de l'école.

«Il y aura une enquête approfondie sur ce qui s'est passé. Je veux entendre directement des deux garçons ce qui les a conduit à s'emparer de ces objets. Je veux m'assurer que la leçon a été retenue. La visite de sites liés à l'Holocauste doit s'accompagner du plus grand respect et de la plus grande sensibilité», a commenté le directeur de l'école, Ed Elliott, dans un communiqué.

Les deux adolescents risquaient une peine allant jusqu'à dix ans de prison pour «vol d'objets à valeur historique», avait indiqué un porte-parole de la police de la région de Cracovie Mariusz Ciarka.

Selon Pawel Sawicki, un porte-parole du musée de l'ancien camp de la mort nazi, «les deux jeunes ont été interpellés à proximité des baraquements où se faisait le tri des affaires personnelles des déportés», appelé dans le jargon du camp «le Canada» en référence aux richesses de ce pays.

«Des gardiens les ont aperçu fouiller dans la terre. Alertés, ils les ont interpellés et ont découvert qu'ils étaient en possession de bouts de verres armés, de boutons, d'une tondeuse à cheveux et de morceaux de métal», a précisé Sawicki.

«C'est un terrain où on retrouve encore dans la terre des objets ayant appartenu aux victimes du camp», a ajouté M. Sawicki.

Le musée constate régulièrement des vols de toutes sortes d'objets, comme des bouts de fils de fer barbelés, par les visiteurs qui veulent les emporter en souvenir de leur visite au camp.

Le musée est visité chaque année par plus d'un million de personnes du monde entier.

Le vol le plus commenté fut celui de l'inscription métallique originale «Arbeit macht frei» de l'entrée de ce camp en décembre 2009.

L'instigateur de ce vol, un ancien leader néonazi suédois de 34 ans Anders Högström, fut condamné à 2 ans et 8 mois de prison.

Un million de Juifs ont trouvé la mort à Auschwitz-Birkenau, camp créé par l'Allemagne nazie en Pologne occupée, ainsi que 70 000 à 75 000 Polonais non juifs, 21 000 Tziganes, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et 10 000 à 15 000 autres prisonniers, dont des résistants, selon les données du musée du camp.